Elsa Richard et Arnaud Hie, candidate et suppléant du Nouveau Front populaire sur le 1ere circonscription de Maine-et-Loire, ont annoncés ce lundi 24 juin porter plainte pour diffamation publique contre Christophe Béchu, ancien maire d’Angers et ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France. Ce dernier a en effet produit une vidéo de soutien à François Gernigon, candidat Horizons au législatives sur cette même circonscription, où il qualifie le Nouveau Front populaire « d’alliance contre nature aux relents antisémites » : Voir la vidéo sur ce lien. Des propos qui ont vivement fait réagir la gauche angevine. Dans un communiqué commun, Elsa Richard et Arnaud Hie expliquent : « Dans une vidéo de 1 minute, publiée dimanche 23 juin sur le compte X de François Gernigon, candidat Horizons sur la première circonscription de Maine-et-Loire, Christophe Béchu exprime sa vision de ces élections. S’il est évidemment libre de lui apporter tout son soutien politique, en revanche tous les coups ne sont pas permis. Arnaud Hie et moi-même portons plainte pour diffamation publique. En effet, dans cette vidéo, après avoir évoqué la “respectabilité du Front national”, Christophe Béchu qualifie notre candidature pour le Nouveau Front populaire, “d’alliance contre-nature aux relents antisémites.” Cette allégation sans fondement, proférée dans le seul but de porter atteinte à l’honneur de la candidature du Nouveau Front Populaire sur cette circonscription, incarnée par Arnaud Hie et moi-même, constitue un délit inacceptable. Aussi, nous avons porté plainte, ce jour, pour diffamation publique. Nous ne laisserons rien passer face à la violence que certains tentent de déployer et de banaliser dans cette campagne. Les propos tenus sont abjects, ils heurtent non seulement notre binôme, profondément républicain, respectueux des lois et des individus, mais également l’ensemble du Nouveau Front populaire, composé, sur la 1ere circonscription du département, de plus de quatre cents personnes qui militent, appuient, soutiennent le programme et notre candidature, et qui luttent quotidiennement contre les actes et propos antisémites, racistes, homophobes ou sexistes. Au moment où l’extrême droite menace, où la parole et les actes racistes, antisémites et islamophobes se propagent dans toute la société et connaissent une explosion inquiétante, sans précédent, nous souhaitons réaffirmer qu’aucune tolérance n’est de mise face à ces menaces et à ces comportements d’où qu’ils viennent. C’est l’un des axes sur lequel s’est construit le Nouveau Front populaire. Face au chaos dans lequel nous plonge le camp présidentiel, nous continuerons à porter ces valeurs fondamentales et à incarner l’apaisement dont nous avons plus que jamais besoin. »
Christophe Béchu, « complice de l’extrême droite », pour la France insoumise
La France insoumise de Maine-et-Loire juge quant à elle que « Christophe Béchu, ministre de ce même Macron qui offre sur un plateau la tête de la démocratie au RN, vient de se disqualifier définitivement par les propos injurieux et diffamatoires qu’il a tenu à l’égard du Front Populaire. Contre toute vraisemblance il a osé parler de « relents antisémites » en donnant son opinion sur la candidate de la gauche dans la 1ère circonscription, Elsa Richard. De la part du ministre d’un gouvernement qui fait promulguer des lois directement inspirées du programme raciste du RN, l’accusation est particulièrement malvenue ! Mais elle tombe également sous le coup de la loi puisque, comme le racisme, l’antisémitisme est un délit et qu’en accuser faussement quelqu’un relève donc de la diffamation. La France insoumise du Maine-et-Loire apporte son total soutien à Elsa Richard, qui a déposé plainte, et espère que les démocrates de ce pays sauront donner à ce genre de propos et à ceux qui les tiennent la réponse qu’ils méritent. »
Des « propos non diffamatoires, mais basés sur des faits indéniables »
De son côté, le député sortant François Gernigon soutient pleinement les propos du ministre angevin. Il indique dans un communiqué : « Je soutiens fermement les propos de M. le ministre Christophe Béchu, qui a courageusement et utilement dénoncé l’alliance entre certains partis de gauche et La France insoumise (LFI) comme étant « une alliance aux relents antisémites ». Ces propos ne sont pas diffamatoires, mais basés sur des faits indéniables. Jean-Luc Mélenchon qualifiait il y a encore quelques jours l’antisémitisme en France de « résiduel », une déclaration qui banalise un problème grave et persistant. Cette minimisation de la haine antisémite est non seulement irresponsable, mais également dangereuse, en particulier à la lumière des dramatiques évènements récents. Les récents propos de membres de LFI, investis candidats aux élections législatives par les partis de gauche, qualifiant Raphaël Glucksmann alors candidat « PS » aux élections européennes de « candidat sioniste » de manière péjorative du fait de ses origines juives, est encore une énième preuve que l’antisémitisme n’est pas résiduel, mais bel et bien présent au sein de ce mouvement. Mon engagement contre toutes les formes de discrimination, y compris l’antisémitisme, est total et sans compromis. Je continuerai à dénoncer toute forme de haine. Les électeurs de la première circonscription de Maine-et-Loire doivent savoir qu’en votant pour le binôme du « Front Populaire », leurs voix permettront de faire la courte échelle à La France insoumise et à Jean-Luc Mélenchon. Je crois fermement que ce n’est pas ce que souhaitent les électeurs de gauche. Ils ne veulent pas voir leurs voix servir à renforcer, à légitimer, un mouvement qui banalise l’antisémitisme et la haine. Chacun doit assumer ses alliances. J’ai personnellement toujours été sincère et clair sur les miennes. »
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