Entre 2016 et 2019, Christian Charier, ancien propriétaire du dolmen de Chantebrault IV a permis aux archéologues de l’équipe de Vincent Ard d’organiser des fouilles du monument. En effet, le dolmen de la Grande Pierre Levée (dit aujourd’hui Chantebrault IV) à Saint-Laon est le vestige d’une vaste nécropole néolithique dont l’origine est antérieure à trois mille ans avant JC et qui se développait dans la grande plaine calcaire Chantebrault (au moins dix dolmens repérés). Avec l’implication de la Communauté de communes du Pays Loudunais, qui est devenue propriétaire en 2020, le dolmen de Chantebrault IV va être restauré à partir de 2022 avec le soutien de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) Nouvelle-Aquitaine, puisque le monument est classé Monument Historique depuis les années 50.
Remise en état et ouverture du site
La première phase de travaux va consister à réinstaller la dalle de couverture déposée pour les besoins de la fouille et à sécuriser le monument en assurant la stabilité des deux dalles couvrantes ; tout cela dans le but d’ouvrir le site au public à l’horizon 2024 après une seconde phase de mise en valeur. Dans cette seconde opération, une réflexion va se mettre en place autour de l’accès au monument, sa découverte, les outils d’interprétation et de médiation qui seront activés afin de rendre sa visite dynamique et innovante. Si le tumulus de terre qui le recouvrait a disparu, les 15 pierres de grès qui forment le monument ont néanmoins des messages à nous révéler. En les analysant de près, en déchiffrant leurs marques, en scrutant leurs formes, leur érosion, leur couleur, géologue et archéologues ont offert une nouvelle lecture de cette sépulture. Bien que le dolmen de Chantebrault ait été clandestinement fouillé dans le passé et vidé d’une partie de ses dépôts, les fouilles entreprises entre 2016 et 2019 par l’archéologue Vincent Ard (CNRS Toulouse) ont permis de percer de nombreux mystères et fait avancer la connaissance sur le Néolithique régional. Elles ont en outre permis de mettre à jour des fragments osseux et des mobiliers déposés à la fin du Néolithique vers moins 3000 ans avant JC (céramique, objets en silex…). Une rétrospective passionnante de ces opérations a été présentée au musée Charbonneau-Lassay de Loudun jusqu’en décembre 2021.
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