L’Edito du Kiosque. Les jeux sont presque faits !

Il en est du jeu comme du reste. Dans l’adret, sa version ensoleillée dans le but primordial du plaisir. Mais; aussi dans l’ubac, mouture sombre d’une interprétation tournant au cauchemar. En juillet fleurissent les divertissements. Saumur a son casino, le Stade de France ses JO et l’Assemblée nationale son chamboule-tout

Faites vos jeux. Rien ne va plus ! Selon la célèbre formule du croupier, les dés sont jetés, les mises et les jetons figés. Suspense, suspense qu’en sera-t-il de notre bonheur ou de notre infortune dans ce temps abandonné à l’imprévisible, à l’irrationnel. Notre mois de juillet, à défaut de soleil, darde des rayons équivoques sur notre vie courante soumise aux divertissements. Au jeu, aux Jeux, en tous genres, auxquels nous sommes conviés dans une participation restreinte pour le meilleur ou le pire, selon des probabilités de nature à rendre certains optimistes ou bienheureux, d’autres ébaubis et baba par le vague des événements. Quels que soient nos états d’âme, le 27 mars 2026, notre belle cité sera parée d’un atour additionnel en lieu et place de l’emblématique et regretté « Palace » où le futur casino mirera ses étendards dans les remous moirés de la Loire. C’est donc acté, dans un projet affriolant, générateur d’investissements, d’emplois, d’événements et de subsides généreuses pour la collectivité. Le casinotier JOA, auquel a été accordée cette délégation de service public, s’étant engagé à mener un travail pédagogique autour de la lutte contre les addictions, auprès des associations locales et de son personnel, il semblerait bien que nos élus aient décroché le jackpot. La martingale gagnante, la « piquemouche » tant espérée par le premier d’entre eux, notre cher Président de la République. Celui-là même qui maintient sa mise après des séries de pertes alarmantes consécutives à son coup de poker du 9 juin dernier.

Dindons de la farce

L’Assemblée nationale est exsangue, en faillite et il est bien difficile aujourd’hui d’échafauder des plans, de se figurer le jeu, les cartes qu’il a en mains pour sauver la partie. Autour de la table, les légitimes, les putatifs sont nombreux à renchérir pour emporter le gros lot attaché au poste de Premier ministre à Gabriel Attal, régent d’une République écartelée dont on connaîtra les équipes et les folâtres le 18 juillet prochain. Les supputations vont bon train et bien malin qui peut distinguer un favori pour l’accession au perchoir de la chambre basse de notre institution. L’expectative est de rigueur dans le jeu de vilain hérité du maître dont l’officier en second devrait être nommé, espérons-le, avant les Jeux olympiques. Avant le 26 juillet, dans un nouveau gouvernement phagocyté par le tiercé gagnant de forces politiques paralysantes qui vont jouer des coudes, au chat et à la souris, pour bloquer toutes ambitions dans les réformes revendiquées, de droite comme de gauche, par une puissante légion d’électeurs. N’auront-ils pas la désagréable impression d’être les dindons de la farce, les grands perdants d’une nouvelle partie pipée, appréhendée par le Président Macron. Le roi est en échec, pat pour le moment, mais, protégé par la constitution, il ne sera pas mat. Sauf s’il joue à l’oreille, sans avoir appris des urnes, saisi l’écho des campagnes, la partie pourrait fort bien être annulée par le chaos d’un pays KO.

Georges Chabrier

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?