La guerre israélo-palestinienne fait couler beaucoup de sang, d’encre teintée de haine. Et son récit, souvent tronqué par les intérêts supérieurs des belligérants, trouve un écho spontané particulièrement sordide dans l’entonnoir des réseaux sociaux et, de manière plus regrettable, des médias, notamment en continu. Le temps est compté pour faire sensation, attiser les passions, vérifier les sources et les faits d’une information aux apparences manifestes d’une authenticité restant à démontrer. A des niveaux distincts, la presse classique déploie une réelle application pour lutter contre les fake news distillées par des sources obscures, orientées et parfois lointaines. La vigilance s’impose, à chaque instant et en tous lieux, sur toutes les plates-formes ouvertes à l’expression publique. Nous-mêmes, Media Kiosque sommes contraints à ces devoirs de précaution et de modération trahis parfois par une faiblesse inopportune de notre obligeance. Comme ce fut le cas récemment pour un commentaire antisémite publié malencontreusement quelques minutes dans le courrier des lecteurs. Suffisamment longtemps, d’ailleurs, pour justifier l’indignation légitime de la communauté discriminée.
Prenez garde
Quant à la nébuleuse du Web, elle relaie sans filtre et subjectivement, via ses canaux porteurs, YouTube, TikTok, Facebook ou Twitter les propagandes les plus cruelles, les plus féroces. Dans la tragédie morbide des guerres multiformes que se livrent les Etats ou les mouvements et organisations idéologiques, mais aussi au quotidien de nos sociétés par l’apologie du fanatisme et de la violence qui polarisent la vie publique et influent sur la vie et la cohésion sociale. Ces supports sont régulièrement montrés du doigt pour leur propension à développer des addictions dont sont mêmes affectés les hommes politiques prompts à tweeter imprudemment leurs éructations primaires. Les plus affranchis sont donc accros à l’instar des jeunesses captives élevées dans la sphère connectée, pour le meilleur, comme le pire. C’est ce contre quoi s’insurgent 40 Etats américains qui viennent de se liguer pour porter plainte contre Meta et ses applications Facebook et Instagram, pour nuisance « à la santé morale et physique de la jeunesse ». Une première étape significative vers la normalisation d’un phénomène qui, aujourd’hui, échappe à toutes les règles de la déontologie des médias. Les politiciens du monde entier dont nos chers élus nationaux usent immodérément du tweet, du raccourci, du bon mot qui satisfait impulsivement leur propre estime. « Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites ! Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes. Tout, la haine et le deuil ! » disait Victor Hugo, en 1848, dans un merveilleux texte, brûlant d’actualité, repris par André Dussollier sur la chaîne de télévision belge RTBF.
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Commentaires 2
Bonjour. Cela vous surprend ? Quand le journalisme et le politique travaillent que par idéologie. Lorsque les médias choisissent leurs opinions, leurs sujets d actualité.
On connait l idéologie de france inter et compagnie payé par nos impôts.
Et si des sujets étaient abordés sur les réseaux sociaux car les médias « officiels » se refusent de les aborder !?
Et il n’y a pas que France Inter et France Info !
Cela concerne aussi les médias locaux et se refusent de parler de certaines problèmes locaux : cela n’est pas anormal en soit mais pourquoi l’occulter ?
Pourquoi croyez vous que les français ne font pas confiance aux médias… et surtout les jeunes !