Le saviez-vous ? Vous le foulez mais connaissez-vous vraiment le pont Cessart ?

D’importantes voies royales passaient au nord et au sud de la ville de Saumur et, à une époque où les autorités cherchaient à améliorer l’efficacité des routes et des chemins, il est apparu essentiel de prévoir un axe central traversant la perle de l’Anjou. Vous les voyez régulièrement durant les périodes estivales, les anciennes fondations des piliers du précédent ouvrage, légèrement décalé du pont actuel, qui reliait les rues Waldeck Rousseau et Bonnemère. Cet emplacement ne correspondait plus aux besoins à venir, une grande percée urbaine a alors été creusée sur près de 8 kilomètres, matérialisée aujourd’hui par l’avenue du Général de Gaulle, sur l’île, la rue de Rouen, au nord, et la rue d’Orléans, au sud. Ces travaux d’ampleur ont été entrepris dans les années 1770, et la conception et la construction du pont Cessart (ou Pont-Neuf) ont été confiées à un jeune ingénieur des ponts et chaussées, Louis-Alexandre de Cessart. Il s’agit dès lors de son premier pont, mais certainement pas de son dernier puisqu’il termine sa carrière en 1804 en participant à la création du pont des Arts, premier édifice du genre en métal.

Les travaux du pont Cessart ont débuté en 1756, l’ouvrage fait alors 275 mètres de long, il repose sur onze piliers, dont chacune des arches mesure très exactement 19,50 mètres. Ils reposent sur des fondations constituées de pieux en bois, enfoncés sur près de 5 mètres de profondeur. Un véritable travail d’orfèvre qui a nécessité près de neuf années de travaux. Le pont Cessart a été officiellement ouvert à la circulation à partir de 1770. Mais en 254 ans d’existence, il a connu quelques déboires, notamment durant la Seconde Guerre mondiale où il a été saboté à deux reprises (une première fois par les Français, pour freiner les Allemands, et une seconde fois par les Allemands, durant leur débâcle en 1944). Il a été réparé dès 1948 mais un affaissement dangereux de l’une des piles en 1968 l’a rendu inutilisable jusqu’en 1971, obligeant l’emploi de ponts métalliques en attendant sa réfection totale. Plusieurs rénovations ont été effectuées depuis 2020, notamment pour prévenir des problèmes d’étanchéité et ainsi mieux préserver les maçonneries du XVIIIe siècle.

Désormais, la plus grand partie du trafic, notamment des poids lourds, est déporté sur le pont du Cadre noir, mais le pont Cessart demeure la seule et unique voie pour traverser la ville en son cœur.