Le saviez-vous ? Législatives anticipées 2024 : mode d’emploi

Avec le revirement politique qu’a été la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a provoqué un émoi inédit dans la vie politique française, provoquant des remous parfois ubuesques et des alliances inattendues. Mais le point d’orgue reste l’organisation à la hâte d’élections législatives anticipées, un événement qui met à rude épreuve les agents organisateurs et qui déchaîne les passions.
Photo de Edmond Dantès de Pexels

Si tout avait suivi son cours comme c’est le cas depuis plusieurs décennies, les prochaines élections législatives auraient dû se tenir en 2027. Nous étions, en effet, allés voter pour nos député(e)s les 12 et 19 juin 2022 – du moins 47,5% des inscrits seulement. Mais après à peine deux ans d’exercice dans la principale chambre du Parlement, et suite aux résultats des européennes, la majorité présidentielle a donc décidé de rebattre les cartes. Un jeu dangereux qui pourrait bien voir le paysage politique français violemment chamboulé. Au-delà des conséquences potentielles, il demeure intéressant de se plonger dans le fonctionnement de cette élection pour, espérons-le, vous aider à mobiliser ceux et celles de vos entourages respectifs qui ne seraient pas encore tentés de faire valoir leur voix.

Un peu de jargon pour commencer, il s’agit d’un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Oui, c’est assez barbare, mais ça n’a, en vérité, rien de bien savant. L’Assemblée nationale accueille un maximum de 577 députés, un par circonscription, le but étant de représenter au mieux et au plus près l’intégralité des territoires nationaux. Chaque zone voit donc s’affronter plusieurs candidats à l’investiture. Le premier tour permet de dégager les personnalités en tête, mais peut aussi voir un candidat être élu directement si ce dernier atteint la majorité absolue (soit plus de 50% des votes exprimés). Si personne n’est élu au premier tour, alors se tient le second où seuls ceux ayant atteint un score de 12,5% du nombre d’inscrits peuvent participer. Et cette fois-ci, c’est celui ou celle obtenant la majorité relative qui remporte la course et son siège à l’Hémicycle. On parle de majorité relative pour éviter d’avoir à organiser davantage de scrutins, un candidat peut donc être élu député même avec un score extrêmement faible, ce qui arrive lorsque l’abstention est élevée.

Les députés ne peuvent alors pas être sénateurs ou députés européens, pour éviter le cumul des mandats. De même, un député ne peut être ni maire, ni président d’un conseil départemental ou régional, encore moins ministre. Lorsqu’un tel cas de figure a lieu, depuis 2017 du moins, le candidat est remplacé dans sa précédente fonction par son suppléant. L’objectif pour les formations politiques est d’obtenir au Parlement la majorité absolue (soit plus de 50% des sièges) pour entériner sans trop d’obstacles leurs futures lois, mais dans les faits, les regroupements sont plus disparates et forcent les divers acteurs de l’Assemblée nationale à jouer d’alliances pour promouvoir leurs projets contre les diverses oppositions. Pour conclure, vous l’aurez bien compris, c’est la différence entre majorité absolue et majorité relative qui importe puisqu’il faut élire uniquement un député par circonscription. Avec ce système, chaque voix a son importance puisque les résultats se jouent parfois à quelques bulletins près.

Rendez-vous est pris aux urnes dimanche !

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