L’angevin est un patois roman dont les origines remontent au latin mais également au parler des tribus gauloises qui étaient établies dans les régions nord-ouest de la France. Il s’est étalé sur le Maine-et-Loire, sur une partie de la Mayenne et de l’Indre-et-Loire ainsi que jusqu’à la Loire Atlantique. À cette époque, il n’existe pas réellement de langue unifiée, puisque chaque ville a ses propres particularismes. Pour autant, certains mots ou certaines expressions ont perduré jusqu’à aujourd’hui. Le meilleur témoin de la richesse de ce vocabulaire, et la meilleure preuve de son existence, est le rimiau, une forme de texte rimé typique de la culture angevine dont nous avons de nombreuses traces. Êtes-vous un harguégnoux, un ragaçoux, un dangeleux, un malcommode ? Autant de termes étonnants pour signifier que vous êtes grincheux. Pas de quoi “banner” (pleurer) mais tout de même vous pourriez “pigner” (vous plaindre) qu’on parle ainsi de vous. On retrouve dans les textes des expressions pour le moins imagées, telles que “égailler le linge” (étendre le linge), “sentir la frigousse” (être gourmand), “piquer un fard” (rougir), “faire roucher son poing” (se montrer menaçant), “être jouqué comme une poule” (être perché sur une échelle). Il existe des centaines de phrases et de mots anciens, parfois communs à d’autres patois voisins, dont le sens a été quelque peu perdu. Beaucoup d’entre eux se sont formés sur l’ancien français et dénote surtout d’un accent typique de la région.
Entarnous, pas de quoi s’entribarder pour autant, appelons un marcou, un marcou, et guémantons-nous de toutes ces richesse qui font notre identité ! Tôpette !
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