Le saviez-vous ? La petite histoire de la centrale nucléaire de Chinon

L’Anjou, terre d’histoire, d’eau et de châteaux connus dans le monde entier. Mais non loin des donjons et des douves, sur la rive sud de la Loire, à quelques kilomètres de Chinon, a poussé un édifice pour le moins étonnant : la centrale nucléaire d’Avoine. Une épopée qui remonte assez loin et qui a connu quelques rebondissements.

La France, comme le reste de l’Europe, a besoin de se reconstruire, et ce, dans tous les sens du terme après des années de guerre meurtrière. Le pays cherche alors à se doter d’une économie forte et a besoin d’énergie pour cela. Comme souvent, c’est l’application militaire qui motive la recherche, dans un monde en proie à la guerre froide, mais les retombées pour la vie civile suivent en parallèle ; et ce, dès le début des années 1950. Le tout premier réacteur nucléaire se voit mis en service en 1956 dans le Gard (Marcoule), entraînant une véritable frénésie dans les années suivantes. Chinon est d’ailleurs le deuxième site historique du nucléaire français, puisque les travaux pour le premier réacteur ont été initiés en 1957 pour être finalisés en 1963. Initialement, la centrale de Chinon avait trois réacteurs de la même génération, mais la vétusté et les innovations technologiques ont poussé le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) a fermer définitivement Chinon-A1, nommé familièrement “la boule” en raison de sa forme sphérique. Mais plutôt que de totalement démonter la structure, il est décidé d’en faire le Musée de l’Atome. L’établissement a ouvert en 1986 pour les visiteurs.

Le démantèlement des deux autres réacteurs de type UNGG (c’est-à-dire refroidissant par gaz) s’est poursuivi au profit de la construction d’engins de nouvelle génération, basant leur technologie de refroidissement par eau légère (c’est-à-dire de l’eau ordinaire, sous pression). Ce processus de transition est lent et surtout très long, par exemple, le dernier réacteur ancien de Chinon (A3) s’est vu démantelé à partir de 1993 et les opérations ont duré jusqu’en 2007. Selon les chiffres communiqués par EDF, la centrale génère un peu plus de 5% de l’électricité nucléaire française (soit 17,24 TWh en 2023) pour seulement 4g de CO2 par kilowattheure produit. Au-delà de ça, le site emploie près de 2431 agents sur place. Actuellement, il existe quatre réacteurs fonctionnels dans la centrale, un premier a reçu sa 4e visite décennale l’an passé et il en sera de même pour tous les autres jusqu’en 2030.

Petite anecdote pour conclure, la centrale de Chinon possède des tours de réfrigération plus courtes que les autres. Pourquoi ? Pour des raisons esthétiques, compte tenu de sa proximité avec les châteaux de la Loire !

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