Le saviez-vous ? Comment les restaurants McDonald se sont implantés dans l’Hexagone ?

Comment le cheeseburger a su trouver sa place sur le territoire incontesté du jambon-beurre-cornichon ? Jusqu’au début des années 1970, et malgré le fort engouement pour la culture américaine, ce mode de consommation rapide n’existe, pour ainsi dire, pas. Si les travailleurs mangent déjà parfois sur le pouce, c’est au sein des brasseries ou des restaurants d’entreprise. Cet amour pour la bonne nourriture a été d’ailleurs le principal argument de la firme américaine pour ne pas tenter d’implanter de franchises en France. Pour les créateurs et gestionnaires de McDonald, jamais les Français n’adhéreraient à ce concept de self à emporter. Et c’est là que l’histoire devient croustillante.

Persuadé que le pays de la gastronomie représente un marché juteux, un homme d’affaires français parvient à obtenir une licence à un prix plus qu’avantageux (rappelons-le, McDonald le voyait perdant). Le 30 juin 1972, Raymond Dayan ouvre le premier restaurant de fast-food à Créteil et… le succès est tel qu’il en ouvre dans la foulée 14 autres. Conscients de leur énorme erreur, les propriétaires de la marque tentent de lui racheter ses franchises puis décident finalement de l’attaquer en justice. Forcé de renommer ses restaurants à cause d’une sombre histoire de normes d’hygiène non respectées, le Français est mis hors-jeu. Ce qui fait qu’officiellement, le “premier” McDonald ouvre à Strasbourg le 17 septembre 1979. À partir de cet instant, la boîte de Pandore ne se refermera plus jamais et les années 1980 vont véritablement marquer l’essor de chaînes similaires. Devenant communes, les enseignes vont chercher à se différencier en offrant une meilleure qualité de produits, en répondant mieux aux critères chers à la population et en facilitant toujours plus l’accès à la nourriture (menus enfants, service de drive).

Penser que l’arrivée des fast-food en France est le fait d’un seul homme serait largement exagéré. Cependant, nous pouvons envisager que les industriels auraient encore hésité un bon moment avant de débarquer en force dans nos assiettes.