Cela ne vous a pas échappé, le prix des paquets de cigarettes chez votre buraliste est en constante augmentation depuis des années pour être arrivé à presque 11 €, et sans doute 13 € pour 2026. À l’occasion de la journée sans tabac, ce vendredi 31 mai, les Français ont été invités à donner leur opinion et il apparaît clairement que le prix, bien qu’étant l’un des plus importants en Europe, n’est pas un frein net à la consommation, selon le graphique qui suit.
Sans doute inspirée de la loi anglaise visant à interdire totalement la vente de tabac aux personnes nées après 2009, les dirigeants français idéalisent peut-être la création d’une “génération sans tabac” pour 2032. Les résultats de l’enquête quant à la réalisation de ce projet sont dithyrambiques : vous n’y croyez pas une seconde, à près de 94% des sondés. En cause, une privation de liberté assez mal perçue (le spectre du confinement de 2020 n’est pas loin), une facilité déconcertante pour les habitants frontaliers d’aller en acheter à l’étranger et peut-être la crainte de voir se développer une économie parallèle ingérable et dangereuse. Mais alors, si augmenter le tarif d’achat ou la prohibition n’y changent rien, comment inciter les fumeurs à arrêter ? Eh bien, l’argument financier demeure la principale piste, comme le développe la suite de l’étude ; l’angle d’attaque a son importance.
Et si l’État récompensait les efforts des fumeurs s’étant engagés dans une démarche de décrochage ? C’est la question – pouvant paraître farfelue pour certains ou certaines – avancée par l’organisme chargé du sondage en ces termes : “Pensez-vous que l’État devrait aider les fumeurs qui épargnent le montant du prix de leurs paquets de cigarettes par des aides fiscales ?” Il est clair qu’arrêter de fumer est difficile mais les économies derrière sont substantielles (à raison de 322 € mensuels si vous achetez un paquet par jour), alors que se passerait-il si cet argent en sus était épargné plutôt que dépensé ? C’est là tout le sujet de l’enquête, récompenser fiscalement les fumeurs qui épargneraient l’argent des cigarettes pour les motiver. Absurde, pensez-vous ? Les réponses, pourtant, tendent assez largement vers le oui. Ainsi, 82% des consommateurs de tabac affirment que cette démarche les aiderait à arrêter, et près de 61% des non-fumeurs abondent dans le même sens.
Arrêter de fumer ne ferait donc pas uniquement économiser de l’argent via un accompagnement public, mais pourrait même en faire gagner via l’épargne. L’étude ne s’est pas penchée sur le financement d’un tel plan Marshall mais, pour rappel, le coût social du tabagisme en France (c’est-à-dire l’ensemble des pertes et des dépenses liées à la consommation du tabac) s’élève à près de 156 milliards d’euros (selon l’OFDT en 2019).
Source : https://www.datapressepremium.com/rmdiff/2007177/Sondage_Yomoni_Tabac_2024_OK20.pdf
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