Nous vous en parlions dans un précédent article, la présidente de la Région Pays de la Loire a annoncé qu’elle souhaitait réaliser quelque 100 millions d’euros d’économies sur le budget 2025 de la collectivité, dont 40 millions imposés par l’Etat. Même si pour le moment les découpages et arbitrages précis n’ont pas encore été tous dévoilés, il semblerait que la Culture soit parmi les secteurs qui seront touchées. Les Editions 303, dont nous nous faisons souvent l’écho dans nos colonnes (voir les articles ici), annoncent ce jeudi 21 novembre, qu’elles feront partie des acteurs de la culture à voir leurs subventions baisser. Créée en 1984 sous l’impulsion d’Olivier Guichard, 303 est l’un des quatre piliers fondateurs de la politique culturelle des Pays de la Loire, aux côtés de l’ONPL, de l’Abbaye Royale de Fontevraud et du Théâtre Régional des Pays de la Loire. Ce trimestriel, pionnier des mooks en France, reflète depuis quatre décennies la richesse culturelle et patrimoniale de la région, tout en s’adaptant aux évolutions sociétales et en préservant son indépendance éditoriale. « Les Éditions 303 viennent d’être informées d’un arbitrage budgétaire alarmant : le projet de budget 2025 qui sera soumis au vote du Conseil régional le 19 décembre prévoit une réduction drastique de 50 % de la subvention de fonctionnement, avant son retrait en 2026. Cette décision menace directement l’existence de la revue 303 arts, recherches, créations, au moment même où elle célèbre ses 40 ans », indiquent les éditions dans un communiqué de presse.
Un vecteur de transmission, de création et d’économie culturelle
303 est « bien plus qu’une revue », selon les éditions : « c’est un espace de réflexion approfondie et de création, mobilisant les compétences de spécialistes en sciences humaines et sociales, d’artistes, écrivains, photographes et illustrateurs. En explorant les paysages, sites et histoires locales des Pays de la Loire, 303 tisse des liens directs entre la culture régionale et les habitants. Par son modèle économique soutenu par la Région, elle rend ce patrimoine accessible au plus grand nombre, grâce à un prix de vente inférieur à son coût réel. » En 2014, l’association est devenue Éditions 303, étendant son rayonnement avec des coéditions annuelles (8 à 10 titres) en partenariat avec des structures culturelles et des collectivités, dont la Région. En effet, 303 valorise et diffuse les travaux de l’Inventaire général du patrimoine culturel, seule compétence obligatoire de la Région dans le domaine culturel. « La suppression du financement de l’association affecterait un réseau entier de partenaires régionaux, remettant en cause des projets déjà engagés », estiment-elles. La revue compte aujourd’hui cinq salariés en CDI, et travaille avec : « 200 auteurs et autrices (rédacteur·ices, photographes, illustrateur·ices, graphistes) ; 400 références de livres et revues, diffusées via 600 points de vente (librairies, maisons de la presse, boutiques culturelles) ; 30 partenaires éditoriaux parmi les collectivités et structures culturelles. En participant à plus de 60 événements par an (salons, conférences, expositions), 303 contribue au rayonnement régional bien au-delà des frontières des Pays de la Loire. »
Un appel à mobilisation pour sauver 303
« Mettre en péril 303 revient à fragiliser un maillon clé de la transmission culturelle et un réseau territorial de savoir-faire. L’intégralité de son économie, issue de la subvention régionale et des ventes, est redistribuée localement à des professionnels du livre et de la culture (imprimeurs, libraires, correcteurs, photograveurs, graphistes, transporteurs, etc.) », souligne la revue. C’est pourquoi, elle appelle les élus et les acteurs des territoires à se mobiliser pour maintenir le soutien financier à de 303. « Préserver cette revue, c’est protéger un patrimoine vivant, un outil unique d’analyse et de création, ainsi qu’un lien indispensable entre les citoyens et leur région. »
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