La démocratie participative s’est imposée comme la principale réponse à la crise de notre démocratie représentative. C’est la solution-réflexe pour réduire la distance entre les citoyens et leurs élus. De la plus petite commune rurale au plus haut sommet de l’État, chaque institution y va de son dispositif : budget participatif, consultations en lignes, assemblées citoyennes… L’injonction participative mérite pourtant d’être questionnée. Les outils mis en place ne parviennent pas à corriger les limites de la démocratie représentative, qu’il s’agisse de l’abstention et de la défiance, du déficit de représentativité des élus ou de la dévitalisation du débat public. Pire, ils conduisent à en accentuer les travers.
Il est nécessaire de mettre un coup d’arrêt à cette fuite en avant participative dont les fausses promesses ne font qu’accroître la défiance des citoyens. L’urgence n’est pas de (faire) participer, mais de démocratiser l’action publique. Plus qu’une énième réforme institutionnelle, c’est d’un changement de pratiques dont nous avons besoin pour renforcer la capacité d’écoute des institutions, redistribuer l’accès au débat démocratique et redonner une place à la controverse dans l’action publique.
A propos des auteurs
Manon Loisel et Nicolas Rio sont tous les deux politistes et enseignants à Sciences Po. Au sein de l’agence Partie Prenante qu’ils ont co-fondée en 2017, ils ont un pied dans le conseil et un autre dans la recherche. Leurs travaux portent sur la gouvernance locale et sur le partage des rôles entre élus, citoyens et administrations.
Infos pratiques : Editions Textuel – 13 x 19,8, broché – 160 pages, 17,90 €
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Commentaires 1
tant que ne sera pas supprimé le droit de fraude fiscale (l’optimisation fiscale comme disent les politiques) , les élus ne seront pas respectés. C’est l’Europe et ses élus qui ont inventé ça, et qui bousille les sociétés européennes. Le fruit du travail part en fumée dans les banques.