TOP BOY (Netflix)
De retour dans les rues de Londres, deux dealers, Dushane et Sully, amis de longue date, assoiffés de pouvoir et d’argent doivent faire face à Jamie, un jeune impitoyable et ambitieux.
Après avoir lu beaucoup de commentaires élogieux sur cette série – que je préjugeais être une énième du genre, du réchauffé donc – je me suis lancé. Évidemment il est affaire de trafic de drogues, de pouvoir, de règlements de compte, d’avidité, de trahison, de gang… mais ce qui donne, en particulier, à Top boy son caractère authentique est son décor atypique : les quartiers populaires de Londres. La série s’attache à mettre le doigt sur les politiques des villes quant à leurs banlieues et l’injustice sociale ; la misère et la ghettoïsation ; la détresse, la vulnérabilité et le manque de ressources des habitants ; la soif de profit des promoteurs immobiliers, fourbes, et leurs méthodes peu scrupuleuses au détriment de l’humanité. Elle met dans le même temps en lumière la solidarité entre les locataires de logements parfois vétustes, la fraternité qui se crée. La lumière, la photo et une réalisation épurée mais nerveuse en font aussi une série à part du genre. Le casting, essentiellement de jeunes comédiens, est incroyable jusque dans les rôles de second plan. Jasmine Jobson, qui interprète la téméraire Jaq, éblouit de son talent dont elle montre toute l’étendue. Deux saisons riches en rebondissements, aux personnages nuancés, qui se terminent sur un cliffhanger de malade.
NO INSTRUMENT (Berywam)
Le groupe de beatbox français, sacré champion du monde en 2018 à Berlin, composé de quatre membres, Beatness, Rythmind, Wawad et Beasty, également titrés en solo, vient de sortir son premier album, entièrement réalisé à la bouche (avec l’assistance d’ordinateurs et de pédales d’effets). Après avoir fait le tour du monde des émissions Incroyable Talent (France, USA, Italie, Liban et Allemagne) pour bénéficier d’une exposition mondiale, et écumé les scènes de salles de spectacle et les plateaux télé à travers le globe (Canada, Chine, Vietnam, Japon…), le groupe a capitalisé des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et s’est constitué un public international. No instrument est le fruit de plusieurs années de travail, et ça se ressent tant il est incroyable. Libérés de l’obligation d’imiter des sons et des instruments – ce qu’ils font lors de leurs reprises de hits – les Berywam ont pu composer chacun des quatorze titres, inventer leurs propres sonorités, donc uniques, et laisser libre cours à leur imagination. Ça sonne parfaitement actuel et international, c’est dansant, chaque morceau avec sa propre identité, mais le tout est harmonieux et cohérent. Cinq collaborations parfont ce projet ambitieux : Féfé, sur Aller pointer, qui nous rappelle aux bonnes heures du Saïan Supa Crew ; Willy William (ex-membre du Collectif Métissé), avec le titre reggaeton Guili ; BigFlo et Oli, rappent sur le mélodieux Plus vite ; Shaggy, sur le morceau Flow, taillé sur mesure pour le jamaïcain ; et enfin, l’américain Rahzel, légende vivante du HipHop, sur The fifth, LA collaboration phare de cet album pour les Berywam. « C’est celle qui représente la discipline et qui colle à la thématique de l’album. C’est peut-être l’un des acteurs et piliers principaux du mouvement hip-hop dans les années 90. C’est une fierté de l’avoir sur l’album ». Le projet se clôture par le titre Beginning, et les quatre comparses ne s’y trompent pas, ce n’est assurément que le commencement. Souhaitons leurs, comme ils en rêvent, de se retrouver un jour sur la scène du festival californien Coachella.
GOLDORAK (Dorison/Guillo/Denis/Brice/Alexis – éditions Kana)
La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa soeur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Mais, des confins de l’espace, surgit le plus puissant des golgoths : l’Hydragon. Alors que le monstre de l’ultime Division Ruine écrase les armées terriennes, les exigences des derniers représentants de Véga sidèrent la planète : sous peine d’annihilation totale, tous les habitants du Japon ont sept jours pour quitter leur pays et laisser les envahisseurs coloniser l’archipel. Face à cet ultimatum, il ne reste qu’un dernier espoir : Goldorak.
Après avoir obtenu la bénédiction et l’autorisation de Go Nagai, le créateur de Goldorak, les cinq artistes français ont conjugué leurs talents pour livrer ce bijou, entre BD, manga et comics. Les illustrations comme les colorisations sont magistrales, on en prend plein les yeux, et l’histoire est captivante. Le tout offre une plongée régressive et immersive dans l’univers de Goldorak, où les personnages ne sont pas tout noir ou tout blanc. En refermant cet album, on réalise à quel point il traite de sujets d’actualité : la guerre et le pacifisme ; les exilés, les réfugiés ; l’écologie… des thèmes déjà propres au dessin animé, dans les années 80. Les plus grands (pour ne pas dire vieux) auront plaisir à retrouver le héros de leur enfance, et les plus petits s’émerveilleront à la découverte de cette BD de science-fiction, qui offre un coup de jeune à Goldorak.
LE CONSEIL BONUS : Le jeu CHAMP contre CONTRE CHAMP, sur YouTube, animé par Akim Omiri : https://www.youtube.com/playlist?list=PL3iq3CD-G6Y4oYG-HQvWNHCPBdliPm6k6
A propos d’Anthony Bussonnais : Anthony a grandi et vit toujours dans le Saumurois. Depuis tout petit, il cultive une relation privilégiée avec l’écriture. En 2015, alors que depuis quelques temps déjà trotte dans sa tête l’idée, il entame l’écriture de son premier roman, Un mal pour un mal. En Septembre 2017, il publie un recueil de ses textes, jusque-là inexploités, intitulé Un peu de moi. Entre humeurs, pensées et réflexions, il traite de thèmes divers. Le 6 Octobre 2018, Anthony publie son second roman, Chasse 160618 un nouveau thriller au suspense haletant. Septembre 2019, Chasse 160618 remporte le prix Les talents de demain, décerné par Kobo by Fnac en partenariat avec les éditions Préludes et Babelio. Son livre est alors réédité (Préludes Noir) sous le titre Un samedi soir entre amis.
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