Les trente derniers couples en lice dans le Grand Prix de dressage ont présenté leurs reprises dès 10h ce matin. Après le premier passage tricolore hier de Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier), récompensés de 70,683%, les deux autres équipiers français se sont donc élancés. Alexandre Ayache est entré en piste à 12h57 aux rênes de Holmevangs Jolene (propriété d’Abdulkarim Barake et de son cavalier). Le couple a terminé sixième du groupe E avec 70,279%. Sous la selle du cavalier installé à Lantosque (06), la jument de 12 ans qui participe à son deuxième grand championnat après les Européens à l’automne dernier n’a pas commis d’erreur technique majeure mais de petits détails ont entaché l’impression générale laissée au jury. À l’issue de son salut final, Alexandre Ayache, qui vit ses troisièmes Jeux olympiques, n’a pas manqué de désigner sa jument du doigt pour indiquer au public d’applaudir chaleureusement sa complice, lui qui considère les chevaux comme les vraies stars de son sport.
Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE ont brillé
Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation) ont été les avant-derniers des soixante concurrents à se présenter devant les sept juges, à 15h11. Le duo, en progression constante ces derniers mois, n’a pas flanché pour signer son record personnel sur ce test, porté par le public ! L’écuyère du Cadre noir et son hongre de 14 ans ont obtenu de la part des sept juges, dont le Mosellan Raphaël Saleh, 73,711% ! Une excellente prestation, seulement entachée d’une faute dans les changements de pied au temps, qui permet à l’équipe de France de se qualifier pour la finale par équipes. Cette deuxième place du groupe F offre à la Bretonne d’origine, désormais installée à Saumur (49), qui avait comme un porte-bonheur écrit les prénoms de ses enfants au creux de ses gants, son ticket pour la finale individuelle.
Le point sur les qualifications par équipes et individuelles
Les dix meilleures nations se sont qualifiées pour la finale par équipes qui se jouera sur l’enchaînement du Grand Prix Spécial, samedi dès 10h. Contrat rempli pour la France, septième avec 214,673 points, qui retrouvera l’Allemagne, championne olympique en titre et à la conquête de sa quinzième médaille collective, le Danemark, champion du monde en titre, la Grande-Bretagne, championne d’Europe en titre, la Suède, les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche, l’Australie et la Finlande. Les Bleus seront en piste à 10h30 pour Corentin Pottier, 12h25 pour Alexandre Ayache et 14h25 pour Pauline Basquin. Le classement du Grand Prix a validé les qualifications individuelles pour le Freestyle. Participeront dimanche à partir de 10h les dix-huit meilleurs couples, soit les deux premiers de chaque groupe puis les six meilleurs non qualifiés. On retrouvera donc dimanche à partir de 10h Pauline Basquin et son fidèle Sertorius de Rima Z*IFCE, mais aussi la championne olympique de Tokyo Jessica von Bredow-Werndl, qui remettra son titre en jeu avec TSF Dalera BB et autrices de la meilleure reprise aujourd’hui avec 82,065%, les champions du monde britanniques Charlotte Fry et Glamourdale, la cavalière qui compte le plus de médailles olympiques, l’Allemande Isabell Werth sur Wendy de Fontaine, ou encore la Danoise Cathrine Laudrup-Dufour, qui prétend à l’or avec Freestyle.
Parole à…
Jean Morel, sélectionneur national : “Pauline a rempli son contrat, a permis à l’équipe d’entrer dans la finale et s’est qualifiée pour la Libre. Pour l’instant, on va essayer de faire bien dans le Spécial et de gagner une place supplémentaire au classement. Mais je suis quand même très content. Pauline va devoir faire attention à garder son cheval brillant pour les deux prochaines reprises. On va pouvoir danser avec elle sur sa reprise Freestyle. Cela ne fait que deux ans qu’on est parti dans cette aventure et elle a suivi exactement ce qu’on lui a demandé de faire. Elle a été un soldat pour l’équipe, elle a toujours répondu présent.”
Pauline Basquin : “C’était fou déjà de rentrer devant le public, je me suis sentie vraiment portée, je pense que Sertorius aussi. Il était un peu ému mais en même temps il n’a rien lâché jusqu’au bout. Ce petit cheval est incroyable, il est d’une grande générosité. C’est un guerrier, il est vraiment extraordinaire et je l’ai ressenti ici à Versailles. Je n’ai jamais connu ça, c’était vraiment que du plaisir. Il fallait rester concentrée mais j’ai appris à le faire, on l’a bien travaillé justement en préparation mentale. Ce n’est pas parce qu’on prend du plaisir qu’on n’est pas concentré et justement, moi, plus je suis relâchée, plus je prends du plaisir et plus je suis focus. Il y a une petite faute dans la ligne de changements de pied au temps, il a regardé l’écran géant. Déjà dans la diagonale au galop allongé avant, il le regardait. Mais je suis très fière de lui parce que malgré la faute, il s’est remobilisé et a fini toute la ligne. Après les passages de Corentin et Alexandre, je me suis mise un peu plus que d’habitude dans ma bulle. Je me suis bien concentrée. Après, grâce à Alexis Moreau qui analyse toutes les datas pour nous, on savait que ce n’était pas loin pour se qualifier par équipes. ça m’a aidé à faire redescendre la pression. Je n’ai pas regardé les notes du cavalier précédent ; je savais qu’il fallait que je sois devant lui dans le groupe, et je voulais de toute manière faire du mieux possible devant mon public, pas seulement me qualifier. Je suis fière, fière de mon cheval surtout, et vraiment heureuse pour toute l’équipe qui est avec moi au quotidien, qui m’aide, qui me suit, qui s’occupe de Sertorius. Je remercie vraiment le staff qui fait un travail exceptionnel depuis deux ans. Je vais présenter dimanche ma nouvelle libre sur le thème de la danse. Avec Sertorius on montre une équitation légère, on danse. J’avais envie de danser avec lui à Versailles.”
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