Alfred Raoul Prosper Alphonse Benon est né à Saumur, route de Rouen, le 11 juillet 1887. Sa famille habite Saint-Martin-de-la-Place et son père est vétérinaire hongreur. Très vite, le jeune garçon présente des dons pour la musique et surtout pour le dessin et le modelage. A 16 ans, il décide de suivre les cours des Beaux-arts d’Angers en sculpture (Photo ci contre collection Archives municipales de Saumur). Deux ans plus tard, aux Beaux-arts de Paris, il est l’élève de Jean-Antoine Injalbert, prix de Rome en 1874. Alfred exerce son art sur des modèles vivants. Installé dans le quartier de Montparnasse, il fréquente l’atelier de Jules Desbois, natif de Parçay-les-Pins, artiste déjà renommé. Sous la direction de Pierre Seguin, sculpteur ornemaniste, il participe au chantier de restauration de la tour Saint-Aubin à Angers. Il voue, on le devine, une admiration sans bornes à Auguste Rodin. Il fréquente alors tous les artistes de cette époque. Il participe aux Salons de la Société nationale des Beaux-arts.
Juste avant la première guerre mondiale, Alfred Benon honore une commande saumuroise. Il sculpte trois têtes de femmes en haut relief, au-dessus des fenêtres du premier étage de la maison Rauch, rue de Bordeaux, au n° 63 de l’actuelle rue du Maréchal-Leclerc – Attention ! Ce n’est pas la magnifique façade signée Brunel qui, elle, se trouve au n° 29. La maison Rauch, plus modeste, se trouve à la hauteur de la rue Georges Girard -.
En août 1914, quand la guerre éclate, Alfred Benon est mobilisé, il a 27 ans. Comme des milliers d’autres, il se retrouve dans les tranchées. Il sera chanceux et en reviendra indemne, du moins physiquement. Démobilisé en mars 1919, il retrouve son atelier à Montparnasse. Comme nombre de ses collègues, il bénéficie alors de la mémorable commande publique de monuments aux morts. Benon en réalisera 17 en Maine-et-Loire, dans la Marne et en Seine-et-Oise.
Dans l’entre-deux guerres, Alfred Benon voit sa carrière prendre forme. En 1927, il devient vice-président de la Société nationale des Beaux-arts. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Peu à peu, il bénéficie d’une certaine reconnaissance artistique.
Ayant obtenu un poste de secrétaire administratif à l’Institut polytechnique de l’Ouest, la famille Benon vit les années d’occupation à Nantes.
Après la seconde guerre mondiale, Alfred Benon essaie de vivre de ses œuvres, mais les temps sont durs. Pendant douze ans, parallèlement à son activité, il va être le correspondant local du quotidien La Nouvelle République et écrira des articles de critique sous le pseudonyme de Pierre des Tuffeaux. En 1956, il perd son épouse Andrée, artiste aquarelliste.
Alfred Benon décède le 20 mars 1965 à la maison de retraite des artistes à Limeil-Brévannes dans le Val-de-Marne. Il est enterré avec sa femme dans le cimetière de Saint-Martin-de-la-Place.
Alfred Benon a laissé de nombreuses œuvres dans le Saumurois, entre autres :
– Le monument aux morts de Bagneux qui s’intitule « En avant pour la dernière attaque » (1921)
– Le monument à la mémoire d’Aristide Aubert Dupetit-Thouars à Saint-Martin-de la Place (1931)
– Le Martyr situé dans le petit square du Bout-du-Monde, sur l’île d’Offard (1946)
– Le buste d’Antoine Cristal à Parnay (1947)
– Le monument du souvenir contenant de la terre de Verdun s’inspirant des bornes placées le long de la Voie Sacrée, place Verdun à Saumur (1956).
Bibliographie :
Véronique Flandrin, Alfred Benon (1887-1965), un enfant de Saumur devenu artiste sculpteur, site Archives municipales de Saumur.
Fabrice Masson, Dictionnaire des peintres et des sculpteurs de l’Anjou, Geste éditions, La Crèche, 2014.
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Commentaires 1
Effectivement, ne pas confondre avec le 29, qui semblerait il, pourrait être la maison des « cornards, comme on en trouve dans d’autre ville, le Puy en Velais par exemple, où se réunissaient les cocus 🤗.