Ils, elles sont passé(e)s par Saumur. Chronique de Gino Blandin : Louis Capel, « le professeur d’hébreu »

Cette rubrique bimensuelle, orchestrée par Gino Blandin, auteur saumurois et ancien président de la Société des Lettres de Saumur, se propose de brosser le portrait des personnalités qui, au fil du temps, sont venues à Saumur au cours de leur existence. Aujourd’hui, Louis Capel, « le professeur d’hébreu » (1585 - 1658).

Louis Cappel naît à Saint-Elier près de Sedan le 15 octobre 1585. Il passe son enfance dans le village de Tilloy-et-Bellay dans la Marne. Très tôt, il affiche un vif intérêt pour l’étude de la théologie et passe de savantes thèses.

Le duc de Bouillon, prince de Sedan, le nomme précepteur de ses filles. L’Eglise réformée de Bordeaux lui fournit les moyens de voyager en Europe. Il passe deux années à l’université d’Oxford en Angleterre, au Exeter Collège où il apprend l’hébreu et l’arabe.

En 1613, il intègre la chaire d’hébreu à l’Académie protestante de Saumur créée par Philippe Duplessis-Mornay. Il est alors admis au ministère pastoral de l’Eglise Réformée de Saumur. Sur le plan de la connaissance, on lui doit la lumière sur les points-voyelles de la langue hébraïque considérés comme des caractères primitifs.

Il participe en avril 1620 à la conférence sur « la grâce et le libre arbitre » au château de l’Isle dans le Loiret, mais Louis Cappel ne rencontre pas que des partisans de ses thèses. Contrarié, l’année suivante il quitte l’Anjou et retourne à Sedan.

Trois ans plus tard, il est rappelé à Saumur où il récupère sa chaire hébraïque qu’il occupera pendant plus de trente ans. Peu de temps avant son décès, il l’abandonne en faveur de son fils Jacques.

Il porte le titre de recteur de l’Académie à plusieurs reprises entre 1617 et 1669.

Louis Cappel compose de nombreux ouvrages sur l’Ancien Testament et entreprend des recherches sur le Nouveau Testament comme le Spicilegium seu Notae in Novum Testamentum, Genève, 1632. Il produit, entre autres, une Historia apostolica illustrata, Genève, 1634, et une Chronologia sacra, Paris, 1655.

A Saumur, Louis Cappel épouse Suzanne Launay. Le couple a six enfants : cinq garçons et une fille. Cette dernière décède dans sa jeunesse ainsi que deux de ses frères. Au grand regret de son père, Jean, le fils aîné, se convertit au catholicisme et intègre la congrégation de l’Oratoire. Jacques, le cadet, succède à Louis avant de partir pour l’Angleterre après la révocation de l’Edit de Nantes.

Louis Cappel fut un homme de conviction, profondément religieux et très érudit qui resta fidèle à l’Eglise protestante toute sa vie durant. Il meurt à Saumur le 18 juin 1658. En 2008, un livre de la bibliothèque de Louis Cappel est retrouvé, par hasard, dans le fonds ancien de la Médiathèque Louis Aragon du Mans. La découverte fortuite, à 350 ans de distance, d’un livre de cet auteur de premier plan dans l’histoire de la théologie du XVIIe siècle est à l’origine d’une vaste enquête qui donnera lieu à l’exposition Ex Bibliotheca. Le public pourra voir des livres de l’Académie protestante de Saumur que l’on pensait irrémédiablement perdus.

Bibliographie : SALVETAT Emile-Arthur, Essai sur Louis Cappel, thèse présentée à la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg, imprimerie Heitz, Strasbourg, 1870. 

 

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