Ils, elles sont passé(e)s par Saumur. Chronique de Gino Blandin : Joseph Toussaint Bonnemère de Chavigny, « Le maire de Saumur en 1789 »

Cette rubrique bi-mensuelle du dimanche, orchestrée par Gino Blandin, auteur saumurois et président de la Société des Lettres de Saumur, se propose de brosser le portrait des personnalités qui, au fil du temps, sont venues à Saumur au cours de leur existence. Aujourd’hui, Joseph Toussaint Bonnemère de Chavigny, « Le maire de Saumur en 1789 » (1746-1794).
La prise de Saumur par l’armée vendéenne au pont Fouchard le 10 juin 1793 ©Archives départementales de Maine-et-Loire

Joseph Toussaint Bonnemère de Chavigny naît à Souzay, près de Saumur, le 2 novembre 1746. Son père s’appelle Joseph Nicolas Bonnemère et sa mère Anne Durson d’Aubigny. En 1770, il se marie avec Marie Desme dans la chapelle du château de Saumur. Pour bénéficier de ce privilège, on peut penser que les mariés sont des « gens de qualité ». Le couple aura quatre enfants, deux filles et deux garçons.

Suite à la prise de la Bastille à Paris, les villes de province prennent exemple sur la capitale. A Angers, le peuple s’empare du château et en chasse la compagnie de vétérans qui y tenait garnison. A Saumur, on se limite de faire occuper par la milice bourgeoise les corps de garde du château.

Juriste, conseiller en la Sénéchaussée de Saumur, Joseph Toussaint Bonnemère de Chavigny est élu maire de la ville en août 1789. Sur le plan économique, les temps sont durs au point qu’on lève une contribution « patriotique ». Bonnemère offre sa charge de conseiller en la Sénéchaussée qu’il estime à 3000 livres. Saumur entre lentement dans le mouvement de la Révolution.

En 1790, Aubin Bonnemère (sans parenté avec le maire) offre une pierre de la Bastille qui se trouve aujourd’hui en façade de l’Hôtel de ville. De son côté, Joseph Bonnemère de Chavigny se démène pour que Saumur devienne la préfecture d’un département, mais il essuie un échec. La perte de nombreuses fonctions administratives, judiciaires et financières sera lourde de conséquences pour la ville.

En novembre 1791, c’est Jean-Etienne Cigongne qui est élu maire. Joseph Toussaint est alors nommé député du département de Mayenne-et-Loire. Partisan d’une monarchie constitutionnelle, il siège à droite de l’Assemblée législative, dans les rangs des « Feuillants », le parti de Lafayette. Mais la journée d’insurrection du 10 août 1792, durant laquelle le peuple de Paris envahit le palais des Tuileries, met un terme à ce concept. Le député Bonnemère rentre discrètement à Saumur pour se faire oublier.

Les 9 et 10 juin 1793, après quatre heures de combat, la ville de Saumur est prise par l’armée vendéenne. Une quinzaine de jours plus tard, le marquis de la Rochejaquelein se retire avec ce qui lui reste de combattants et les hussards républicains réinvestissent la ville sans tirer un seul coup de fusil.

Joseph Toussaint Bonnemère de Chavigny meurt le 10 mai 1794 à l’âge de 47 ans. On ne connaît rien de son attitude durant la « Grande Terreur », épisode sanglant au cours duquel le Comité révolutionnaire fait exécuter beaucoup de monde à Saumur avant de mettre un terme progressivement au carnage. A partir de février 1794, il n’y a plus d’exécution dans la ville et dans ses environs.

Bibliographie : DENECHEAU Joseph-Henri – https://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr.

 

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