François Bontemps voit le jour à Saumur le 19 janvier 1753, dans le quartier de Fenêt, dans la rue que l’on appelle de nos jours « Jean Jaurès » au n° 11. C’est grâce au souvenir de cet événement que la maison a échappé aux démolisseurs lors de la création de la montée au château dans les années 2000. Le père de François Bontemps est artisan, peut-être patenôtrier.
Les Bontemps destinent leur fils à la prêtrise et, tout naturellement, l’envoient au collège des Oratoriens aux Ardilliers tout proches. Le garçon poursuit ensuite ses études au Séminaire d’Angers, mais à l’âge de 19 ans, il change d’idée et s’engage dans le Régiment d’infanterie du Roi. Il parvient au grade de sergent-grenadier, mais il sait qu’étant donné ses origines, il n’ira pas plus haut. Il quitte le régiment en 1784. Étonnamment, il retourne dans les ordres, à Fontevraud. Il est ordonné prêtre en 1789 et quelques années plus tard, il est confesseur des religieuses fontevristes au prieuré de Collinances, dans le diocèse de Meaux.
Quand la Révolution éclate, il se propose comme aumônier au 4e bataillon de l’Eure. A la suite d’un duel, dont il sort vainqueur, il quitte définitivement la soutane. A partir de cette époque, il devient un chef de guerre redoutable. Ses hommes le surnomme « Bayard ». Il gravit les échelons très rapidement, changeant très souvent d’unité : armée du Nord (1792), armée de Sambre-et-Meuse (1794), armée d’Allemagne (1797), armée de Mayence (1798), armée du Danube (1799).
Il n’est pas aisé de reconstituer le parcours d’un tel personnage. Sous les ordres de Jourdan, il est grièvement blessé à la cuisse en montant à la charge, soit à la bataille d’Ostrach, soit à la bataille de Stockach quelques jours plus tard, les historiens ne sont pas d’accord entre eux. Sur ce dernier champ de bataille, il est nommé général de brigade le 26 mars 1799. Affecté à l’armée du Rhin, il essaie de poursuivre sa carrière, mais il n’en a plus les moyens physiques. Célestin Port prétend également que, passé dans l’armée de Moreau, il subit, comme tout son état-major, la disgrâce de ce général. Le 23 septembre 1801, François Bontemps est mis en disponibilité. Grâce à l’intervention de son ami Berthier, il obtient une retraite. Il se retire à Saumur. On raconte que lors du passage éclair de Napoléon à Saumur en 1808, l’empereur lui offre une tabatière en argent et le titre de baron d’Abaumont, mais il refuse le titre. « Je ne désire plus rien, j’ai servi ma patrie, je retourne servir Dieu ». Il revient vers la foi et l’abbaye de Fontevraud qui a été saccagée durant la Révolution.
Le général François Bontemps semble avoir des revenus confortables. Profitant des retombées de la Révolution, il acquiert la maison de campagne des Oratoriens à Chaintres avec les vignes qui l’entourent. Il achètent aussi l’hôtel Drapeau, style empire, sur les quais de la Loire (actuellement le n° 49, place Allain-Targé). Il y meurt le 29 octobre 1811 et quelques jours après, il est inhumé au cimetière de Varrains avec les honneurs militaires. Plus tard, la municipalité donnera un morceau de terrain au cimetière pour y déposer le cercueil et ériger un monument de forme pyramidal comportant en bas-relief son épée de Roi-infanterie liée à celle de général par un ruban. Ce monument sera déplacé plusieurs fois. En 1933, un médaillon de François Bontemps est inauguré au château de Saumur. Il est dû à une artiste, descendante du général, Claudie Korthals.
Bibliographie :
– CHARIER, Cinq héros saumurois, in bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois, n° 16, 1914
– LE GOUIS B. Le général François Bontemps, in bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois, n° 66, 1933
– PORT Célestin, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine & Loire, Siraudeau, Angers, 1965
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