Le caractère exceptionnel du patrimoine de Chinon a fait très tôt l’objet d’une reconnaissance par les institutions : ainsi, le château et la collégiale Saint-Mexme sont inscrits sur la première liste des monuments historiques, en 1840. Aujourd’hui, c’est plus d’une vingtaine de monuments qui sont protégés. Enfin, le centre-ville bénéficie d’un secteur sauvegardé, document d’urbanisme qui permet d’œuvrer au quotidien pour la reconnaissance, la protection et l’amélioration de la qualité architecturale et urbaine du centre historique de Chinon. Chinon est signataire depuis 2000 d’une convention « Ville d’art et d’histoire » avec l’Etat et le Département. Au titre de cette convention, elle s’engage à assurer des actions de valorisation du patrimoine menées par une équipe professionnelle, animateur de l’architecture et du patrimoine et guides-conférenciers, recrutée sous le contrôle du Ministère de la Culture, qui garantit leurs compétences. Flâner dans les rues à la découverte des richesses architecurales de Chinon c’est un peu comme voyager à travers le temps.
Les maisons à pans de bois
Les maisons à pans de bois, regroupées principalement le long de l’axe majeur de la ville ancienne, la rue haute, aujourd’hui rue Jean-Jacques Rousseau et rue Voltaire, sont une des richesses du patrimoine de Chinon. La ville semble avoir été épargnée par les grands feux qui ont détruits ailleurs les maisons médiévales : beaucoup de ces maisons pourraient donc remonter au 15ème, voire au 14ème siècle. Les plus grandes sont situées sur les carrefours stratégiques. Au « Grand carroi », cœur de la ville-fort où se croisent la rue haute, la rue Jeanne d’Arc montant à la forteresse et la rue du grand carroi descendant au pont, on trouve par exemple la Maison rouge, qui abrita jusqu’à 3 échoppes en rez-de-chaussée, la Maison bleue, recouverte d’ardoise et la Maison aux engoulants, ornée de têtes de loup. Au « carrefour du puits des bans », où se croisent la rue haute, la rue du puits des bans et la rue Marceau, deux grandes maisons en pans de bois à losanges se font face, l’une avec des encorbellements (étage supérieur construit en surplomb par rapport à l’étage inférieur) particulièrement marqués.
Les hôtels particuliers
Dès le Moyen-Age, les nobles et les officiers royaux se font construire de grands logis en pierre en contrebas de la forteresse. Les hôtels particuliers du 15ème siècle se distinguent par leur plan en L autour d’une cour ouvrant sur la rue, leur escalier à vis logés dans une tourelle en saillie à l’angle des bâtiments. On en trouve de beaux exemples rue du Docteur Gendron, rue du Grenier à sel et place Saint-Maurice. Au 16ème siècle, les hôtels particuliers médiévaux sont remodelés au goût de la Renaissance : les escaliers sont englobés à l’intérieur des bâtiments, tandis que les tourelles en encorbellement apparaissent sur les façades. Les encadrements de fenêtres et les lucarnes se parent de pilastres et de frontons. C’est encore dans la rue haute, vers l’ouest (rue Voltaire ou Haute Saint-Maurice) qu’on trouve les plus beaux exemples : Maîtrise des Eaux et Forêts, hôtel Bodard de la Jacopière, hôtel Poirier de Beauvais… Aux 17ème-18ème siècles, les hôtels particuliers construits sont remarquables par l’agrandissement des fenêtres, l’apparition de balcons en fer forgé, les grands escaliers d’honneur : hôtel du Gouverneur, hôtel Torterue de Langardière… Enfin au 19ème siècle, l’activité constructrice se déplace vers les quais, axe de circulation nouvellement créé, avec de beaux immeubles et hôtels particuliers néo-classiques, quai Charles VII, ou plus pittoresques, quai Jeanne d’Arc.
Le quartier des chanoines
A l’est du centre-ville, un quartier spécialisé se développe autour de la collégiale Saint-Mexme. Une collégiale est une église desservie par des chanoines, religieux astreints à la prière en commun, comme les moines, mais qui habitent des maisons individuelles, construites par nécessité à proximité immédiate de l’église mère. Ainsi, on trouve de très belles demeures de chanoines autour de la place Saint-Mexme et dans les rues avoisinantes, rue Diderot, rue Hoche et rue de Buffon. Ces maisons à la décoration soignée, construites en tuffeau, possèdent aussi des jardins qui, surgissant derrière des murets de pierre, concourent puissamment au charme du quartier.
Les monuments de la ville
Forteresse Royale de Chinon : Située au sommet du coteau qui surplombe la Vienne, la Forteresse royale s’étend d’ouest en est sur plus de 500 mètres de longueur. L’édifice actuel est le résultat d’ajouts et perfectionnements successifs depuis le 10ème siècle jusqu’à la fin du 15ème siècle. La Forteresse a fait l’objet d’un des plus importants chantiers de restauration d’Europe, afin de lui redonner toute sa splendeur militaire et sa cohésion d’antan. Elle offre à ses visiteurs un nouveau parcours de visite agrémenté de nombreux dispositifs interactifs, et des expositions temporaires renouvelées chaque année.
Le Carroi – Musée d’Art et d’Histoire : Ce musée est un bâtiment de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire. Il détient deux œuvres classées monuments historiques : la Chape Saint-Mexme du 11ème siècle et le portrait de François Rabelais réalisé par Eugène Delacroix. Par ses expositions temporaires et ses ateliers ouverts à tous, le musée fait vivre sa collection de plus de 8600 objets tout en dialoguant avec des expositions d’art contemporain durant la saison estivale. Ouverture du 1er juillet au 1er novembre 2020, de 14h à 18h tous les jours sauf le mardi. Entrée gratuite.
La Collégiale Saint-Mexme : La collégiale Saint-Mexme était le principal édifice religieux de Chinon jusqu’à la Révolution. Les parties les plus anciennes remontent en l’an 1000 : nef centrale, massif occidental encadré de deux tours. Le développement du pèlerinage sur le tombeau de saint Mexme entraîne l’agrandissement de l’édifice, au 12ème siècle, par l’adjonction d’un transept et d’un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Désaffectée sous la Révolution, l’église s’effondre partiellement en 1817. Le chœur, le transept et une partie de la nef sont ensuite démolis ; le reste de l’édifice est réutilisé par un établissement scolaire jusqu’au début des années 1980. Démarre ensuite un vaste chantier de restauration et de réhabilitation, toujours en cours aujourd’hui ! La collégiale est actuellement un centre culturel. La nef abrite un petit théâtre en bois, très utilisé lors de la saison estivale, tandis que le massif occidental, qui contient de nombreux décors médiévaux préservés (peintures, sculpture) est orné de vitraux contemporains d’après les cartons du peintre Olivier Debré.
Du 1er juillet au 31 août : tous les jours de 10h à 13h et de 15h à 18h. Visites guidées possibles toute l’année sur rendez-vous pour les groupes. Réservation auprès de l’Office de tourisme. En trois minutes, découvrez la Collégiale Saint-Mexme en cliquant ICI avec l’aide du Focus.
La Chapelle Sainte-Radegonde : Ancien lieu de culte païen autour d’un puits creusé dans le roc, la chapelle a été aménagée au Moyen-Age autour de la sépulture d’un ermite, Jean de Chinon, qui y reçut Radegonde, reine et future sainte. Lieu de culte et de pèlerinage, la chapelle a fait l’objet de plusieurs campagnes de décor. La peinture murale la plus célèbre, récemment redécouverte, représente une « chasse royale », réalisé à la fin du 12ème siècle qui représenterait des membres de la famille Plantagenêt. Du 1er juillet au 31 août : tous les jours de 10h à 13h et de 15h à 18h. Visites guidées possibles toute l’année sur rendez-vous pour les groupes. Réservation auprès de l’Office de Tourisme. En 3 minutes, découvrez la Chapelle Sainte Radegonde en cliquant ICI et ainsi que le Focus.
L’église Saint-Etienne : Attesté dès le 11ème siècle, l’édifice actuel est une reconstruction au 15ème siècle, dans le style gothique flamboyant. Les grandes fenêtres du chœur sont ornées de beaux vitraux de la deuxième moitié du 19ème siècle, représentant entre autres des scènes religieuses de l’histoire locale.
L’église Saint-Maurice : Unique église paroissiale de la Ville-Fort, l’église Saint-Maurice actuelle a été reconstruite à partir du 12ème siècle, puis progressivement agrandie jusqu’au 16ème siècle. Le vaisseau central de la nef ainsi que le chœur sont couverts de voûtes d’ogives bombées, de type « angevin », avec de riches décors, tandis que le bas-côté, plus tardif, est couvert de voûtes dont les nervures complexes retombent sur des chapiteaux Renaissance.
Infos pratiques : Plus de renseignements sur https://www.ville-chinon.com/
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