A la fin du XIIe siècle, Thouars est une place forte réputée imprenable dans l’ouest. Pour compléter le château fort des Vicomtes situé dans la boucle du Thouet, une muraille est édifiée pour protéger la majeure partie de la ville. Cette enceinte urbaine est constituée d’un mur et de fossés ponctués de 44 tours de défense. La muraille comprend plusieurs portes dont la Tour Porte au Prévost et un fort avancé nommé Boël, au nord de la cité et une porte au sud nommée Porte Maillot. La cité intègre des quartiers commerçants à Saint-Médard, d’artisans comme dans la basse-ville. De nombreux édifices religieux sont agrandis ou bâtis à cette époque comme l’abbaye Saint-Laon, les églises Saint-Médard, Saint-Pierre du Châtelet, des couvents des Cordeliers et des Jacobins. Les rues sont agrémentées de maisons à pans de bois sur les axes principaux et d’hôtels particuliers dans les quartiers à l’écart comme l’Hôtel Tyndo.
Les fortifications
La ville de Thouars possède encore une grande partie de ses anciennes fortifications. Dans le cadre de la revalorisation du centre ancien, la ville de Thouars, soutenue par l’État, le Conseil Régional et le Conseil Général, a entrepris un programme de restauration de ses remparts. Constituée de 44 tours de défense à la fin du 12e siècle, cette muraille de ville est encore bien visible aujourd’hui. Les éléments architecturaux permettent de dater la construction de l’enceinte à la fin du 12e siècle. Les tours ont ensuite été reconstruites notamment lors de la guerre de Cent Ans où les dispositifs de tir des tours de défense ont dû s’adapter à l’armement. Quatre portes principales complétées par des poternes s’ouvraient dans l’enceinte : la tour-porte Prince de Galles, la tour-porte au Prévost, la porte Maillot, la porte de Paris.
La Tour Prince de Galles : Cette tour-porte porte ce nom en hommage au vice-roi d’Angleterre. La tour-porte rectangulaire originelle fut englobée dans un massif circulaire allongeant le passage vers l’extérieur, formant un sas muni de deux assommoirs. La salle au-dessus du passage voûté fut utilisée en entrepôt à grain. À partir du XVIIe et jusque sous la Révolution, la tour servi de prison. A l’époque de la gabelle (impôt sur le sel), les prisonniers étaient liés à la contrebande du sel.
– 13e siècle : La tour porte le nom de tour grainetière. Elle sert de grenier et de logement à la garnison de la cité.
– 1994 : Témoignant de l’horreur de l’enfermement, deux œuvres ont été réalisées et installées dans la tour en 1994 dans le cadre des commandes publiques du Ministère de la Culture, en parité avec la Ville de Thouars.
– Anecdote : Après une longue période d’inoccupation, la tour-porte fut choisie comme premier logement de fonction pour les instituteurs de la ville vers 1870.
La Tour Porte au Prévost : Cette tour-porte était l’entrée principale au nord de la cité médiévale. Ce bâtiment carré flanqué de deux tours est la principale entrée au nord de la ville. Il s’agit d’une porte quadrangulaire modifiée au 13e siècle, prolongée d’un avant corps auquel on accole deux tours ronde dont les bases sont de type angevin. Les tours sont défendues par des archères, la porte est précédée d’une barbacane. Au 15e siècle, la tour est surmontée d’une toiture d’ardoise et parée de mâchicoulis. À partir du 18e siècle, le rôle défensif de la tour disparaît, celle-ci tombe en ruine. Au 19e siècle elle est louée à des artisans du quartier.
– 12e siècle : Une première tour carrée existe et sert de poste avancé.
– 1870 : La rue est déviée à une vingtaine de mètres et ne passe plus sous la tour. Celle-ci tombe en ruine.
– 1955 : Des travaux de restauration permettent de mettre hors d’eau la tour.
Pont des Chouans : Ce pont du 13e siècle est un des rares ponts fortifiés conservé sur la vallée du Thouet. Le pont permit de relier Thouars à Saint-Jean de Bonneval. Ce pont est percé de 7 arches, entre les arches, les piles sont consolidées par des becs triangulaires qui protègent du courant. Au 15e, le pont est fortifié et complété par une tour-porte en son centre. Avant l’entrée du pont une barbacane (porte fortifiée et enceinte de 4 à 5 tours) est édifiée. Au 18e les tours du pont disparaissent, une arche en pierre écroulée est remplacée par une passerelle en bois puis métallique.
– 13e siècle : Construction du pont Saint-Jean. Il remplace le pont Saint-André, situé en aval.
– 1944 : Le pont est détruit par des charges d’explosifs par les armées allemandes d’occupation.
– 1985 : Après 40 ans d’oubli, le pont est restauré dans son état du milieu du 19e siècle.
Source : https://thouars.fr
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Commentaires 1
Merci pour cet article qui m’a fait revenir 65 ans en arrière du temps de mon pensionnat dans cette ville de Thouars ! La plupart des noms m’était familier, mais leur histoire inconnue…Souvenirs, souvenirs…