La chapelle Saint-Jean
Dépendance d’une ancienne commanderie de l’Ordre de Malte, fut probablement construite par les Frères Hospitaliés de Saint Jean au début du XIII siècle. Elle représente une des meilleures réussites du style régional. L’extérieur a l’aspect massif et austère, caractéristique de l’architecture religieuse de l’Ouest de la France, mais la porte romane franchie, l’intérieur contraste par sa grâce et son élégance raffinée. Sur les murs qui tirent leur beauté de la régularité de leurs grandes assises, se détachent de fines colonnes surmontées de chapiteaux sur lesquels retombent les voûtes. Tout l’intérêt se trouve dans les voûtes et le jeu de leurs nervures. Les deux premières travées présentent la simple voûte bombée dite angevine ou Plantagenêt, à ogives et liernes, semblable à celle de l’Eglise Saint Serge d’Angers. Dès l’origine, des bâtiments avaient été élevés dans la rue Saint-Jean contiguë à l’hôtel de ville, alors résidence du gouverneur. Cet établissement fut supprimé en 1685, peu avant la révocation de l’Édit de Nantes. Il ne reste aucun vestige de ce qui fut l’un des principaux centres intellectuels du XVIIe siècle européen.
Saint Hilaire des Grottes
La fondation de l’église est rappelée par l’inscription qu’on peut voir à l’extérieur au bord de la route : « Arrête-toi cavalier et considère cette petite église fondée par Gaubert chef de cavalerie du roi Charles le Chauve en l’an 840 ». Mais de cette époque, il ne reste rien. L’église fut reconstruite au XIe siècle, sans doute pour abriter les reliques de saint Florent, déposées là entre 1025 et 1030 pendant la construction de la grande abbatiale voisine. Du XIe siècle jusqu’à nos jours, l’église Saint-Hilaire est maintes fois réparée et transformée. Au cours des siècles le niveau du sol est plusieurs fois rehaussé pour cause d’inondations successives. Par conséquent, l’intérieur de l’église paraît aujourd’hui très trapu. L’église présente une courte nef charpentée accostée au nord d’un embryon de collatéral, suivie d’un transept et d’un chœur à chevet plat. La première mention écrite de la paroisse de Saint-Lambert date de 1066. Elle dépendait de l’abbaye de Saint-Florent, qui y avait fondé un prieuré. L’église présente une nef à collatéraux étroits, un transept et une abside ; un clocher est accolé sur le mur sud de la nef. L’abside est un vestige de l’édifice roman du XIIe siècle : elle présente trois baies en plein cintre ornées de colonnettes. Le reste de l’édifice a été reconstruit aux XV et XVIe siècles. A la fin du XVe siècle, les deux chapelles formant transept sont ouvertes sur la travée de chœur. Les travaux de la nef sont entrepris au début du XVIe siècle. Cependant, ses voûtes, d’une trop grande portée, ont dû s’effondrer peu de temps après leur construction. En 1530 on décide de voûter à nouveau la nef, mais en la rétrécissant cette fois par des collatéraux pour en réduire la portée. Le clocher est une belle tour du XVIe siècle ouverte sur chaque face par deux baies en plein cintre. Le rez-de-chaussée du clocher est occupé par une chapelle où l’on peut voir un très bel enfeu de style renaissance.
Le Temple de l’Eglise Réformée
Avant de parler du temple actuel situé rue des Païens, il faut évoquer le temple protestant construit, lorsque Saumur était la place forte protestante, avec les deniers du gouverneur Duplessis Mornay, et détruit en 1685 lors de la révocation de l’édit de Nantes. La femme de Duplessis Mornay dans « ses mémoires » déclare faire don du temple y compris le logis, appartenances, allées, issues, avenue du Temple, bout de la Grande rue qui va à la porte du Bourg. D’après Célestin Port, le culte protestant ne fut rétabli qu’en 1842. La Ville fit alors don d’un terrain pour la construction d’un nouveau temple qui fut consacré le 18 mai 1843, tout près, mais à l’extérieur des anciennes fortifications et plus à l’ouest que le temple primitif. Il fut conçu selon les plans de Joly Leterme chez qui on connaît ce goût pour l’éclectisme architectural cher au XIXe siècle. Il réalisa de nombreux édifices dans les styles variés du passé qu’il interpréta ou mélangea pour faire une œuvre originale et non un temple antique dorique puisque les colonnes appartiennent à cet ordre.
Pour aller plus loin : relire nos précédents articles sur le sujet ici et ici.
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Commentaires 4
Je reviens sur St Pierre dont « Le mobilier comprend une remarquable série de stalles du 15e » parceque ce mobilier communal est interdit aux visiteurs, l’accès au coeur étant réservé aux seuls ecclésiastiques. Pourquoi?
Parce que monsieur le curé en a décidé ainsi. C’est son droit d’affectataire et la mairie n’a rien à y redire. Bon dimanche.
Très intéressant, merci pour toutes ces explications sur notre patrimoine.
A noter : tout est accessible à la journée du patrimoine (source : curé)