Histoire locale. Epieds, le grenier à grains aux confins de l’Anjou

Petit village de l’ouest de la France, cette commune du département du Maine et Loire, et de l’agglomération de Saumur, est située en limite du département de la Vienne entre la forêt de Fontevraud l’Abbaye et le Canal de la Dive. Dans l’antiquité, Épieds est sur le passage de la voie Gallo-Romaine qui va de Poitiers à Angers. Cet axe routier court le long de la Dive, affluent du Thouet. Le long de la Dive et de son affluent la Petite Maine, c’est le moulin à eau qui domine, avec pas moins de huit moulins repérés tout au long du canal, dont un remontant au XIIème siècle. En partie canalisé aux XVIIIème et XIXème siècle pour faciliter l’exportation des denrées (chanvre, légumes secs, tourbe, céréales, vins…), le canal de la Dive a vu son développement définitivement interrompu par l’arrivée du rail. Épieds compte deux écluses. Épieds vient du latin spicarium qui désigne dès l’époque romaine le bâtiment agricole à l’intérieur duquel on entassait les épis. Le nom de la commune peut ainsi se traduire par « grenier à grains ». À l’époque médiévale, le mot épier désignait l’impôt sur les épis. Formes anciennes du nom de la commune : Stephanus de Espierüs en 1154 ; Espiers en 1281 ; Epiers en 1793 ; Épieds depuis 1801.

Patrimoine

Le dolmen de la Pierre-Levée, protégé au titre des Monuments Historiques ainsi que quelques Haches plates en cuivre provenant des marais de la Dive sont peut-être les signes d’une occupation du site au néolithique. Ainsi autour d’Épieds dans un rayon de 15 kms on peut voir d’autres dolmens. A partir du XIIème siècle, le bourg et ses hameaux se développent grâce à une nouvelle voie de circulation passant par le lieu-dit Grand Fond.

L’église paroissiale Saint Pierre date du XIIème siècle par son gros œuvre et son clocher. Ses chevets plats et chapiteaux, sont eux, construit au XIIIème siècle, suivi de la chapelle sud au XVème et XVIème siècle. Le recouvrement de la nef et des restaurations ont été réalisés en 1894 par E. Roffay, supprimant l’entrée occidentale de l’église. Sa cloche baptisée « Charlotte », a été refondue en 2007 par la municipalité sous le mandat de Jean-Louis Roy. La mainmise des Abbesses de Fontevraud sur une partie des domaines agricoles, l’origine du nom de la commune rappelant le grenier et le lieu-dit appelé Péage nous renvoient aux différents impôts ou taxes payés dans les campagnes aux ordres religieux.

Les écarts (à l’escart ; loin du grand chemin; définition du XVIIème siècle) de Bizay, de la Chauvière, de la Rigaudière et des Dormans sont d’anciens fiefs et seigneuries dont certains logis des XVème et XVIème siècles conservent leur colombier, leur vaste enclos, parfois leur chapelle et des dépendances troglodytiques.

La mairie, ce bâtiment est une ancienne maison presbytérale construite dans « le jardin d’EPIERS » en 1786, cédée jadis à la commune par le sieur Jean Jourdain propriétaire en 1817. La restauration a été effectuée en 1991 et 1992.