Nous vous en avions parlé dans de précédents articles (relire ici et ici), dimanche 23 octobre 2022, un groupe de cyclistes a été touché par des tirs de plomb venant d’un chasseur qui tirait la perdrix dans un champ situé sur la commune de Gennes-Val de Loire. Ils circulaient alors sur une petite route lorsqu’ils ont été touchés par les tir d’un chasseur qui voulait tirer l’animal qui venait de décoller entre lui et les sportifs. Plusieurs cyclistes ont été touchés, notamment au niveau du casque et dans les côtes, sans blessures graves. Mais à l’époque, le geste avait inquiété et ranimé le débat sur la chasse qui était alors l’un des sujets phares au Parlement. Les vélocipédistes avaient également publié sur les réseaux sociaux une vidéo où on les voit aller à la rencontre du tireur pour s’expliquer et l’homme, seul dans le champ, nier les faits. À ce jour la vidéo a été vue plus de 300 000 fois par les internautes.
⚠️ Aujourd'hui, dans le Maine-et-Loire⚠️
7 cyclistes, dont 1 mineure, sur une route.
Un chasseur vise et tire sur une perdrix à proximité de la route.
3 cyclistes sont touchés.
2 au casque, 1 aux côtes.@P_Chaize @Gendarmerie @GDarmanin @BCouillard33 @ChristopheBechu pic.twitter.com/2IqV6FwX58— Un jour un chasseur (@unjour1chasseur) October 23, 2022
Le chasseur entendu devant le tribunal ce jeudi
Les cyclistes avaient alors porté plainte. Le tireur, un retraité de 63 ans habitant à Gennes, avait été placé en garde à vue par les gendarmes de Longué-Jumelles. Le chasseur était entendu devant le tribunal de Saumur ce jeudi 9 février pour mise en danger de la vie d’autrui par manquement à l’obligation de prudence et de sécurité. Il avait été jusque-là placé sous contrôle judiciaire et interdit de participer « à toute action de chasse et de manipulation de ses armes ». Son permis et ses munitions avaient également été saisis. L’homme, détenteur du permis de chasse depuis la fin des années 1970 et dans la légalité de port d’arme par ailleurs jamais verbalisé auparavant, a reconnu lors de ses auditions comme lors de cette audience avoir tiré en direction de la route, sans pour autant avoir visé les cyclistes et avait assuré que ceux-ci étaient déjà passés et que cela ne présentait donc aucun risque. « J’avais bien vu les cyclistes, je les ai même salués un peu plus tôt. Quand j’ai tiré, je pensais que le groupe était passé. De toute façon, je n’aurais pas dû tirer dans cette direction, même s’ils n’étaient pas là puisqu’il s’agissait d’une route. Je reconnais mon erreur et la regrette, mais n’explique pas mon geste », témoigne-t-il à la barre. En effet, durant l’enquête un enquêteur de l’Office National des Forêts a rappelé qu’il était interdit à tout chasseur selon le schéma cynégétique départemental de tirer en direction d’une route ou d’un chemin. « Même si on me l’autorisait à nouveau, je ne retournerai pas à la chasse », commente-t-il.
Une instrumentalisation des faits
Trois victimes présentes à cette audience relèvent des faits similaires : « Nous sommes trois cyclistes à avoir été touchés. Nous étions en fin de groupe certes, mais nous n’étions pas encore passés. » Les victimes se sont constituées partie civile, mais n’ont pas demandé de dédommagement estimant : « Nous avons eu de la chance, cela aurait pu être bien plus grave. » Maître Descamps, représentant la fédération départementale de la chasse, a quant à lui demandé l’euro symbolique au vu de « ces actes qui portent préjudice à l’image de la fédération, de ses engagements, et de tous les chasseurs. » L’avocat de la défense quant à lui, s’il note le caractère non délibéré du tir regrette « la diffusion des images qui ont entraîné une perte de contrôle et une hystérie générale sur les réseaux sociaux, inhérente à notre société. » Même constat pour la substitut du procureur, Marine Labarthe, qui souligne en s’adressant aux victimes et sans pour autant dédouaner les actes du tireur : « Filmer le chasseur, aller à sa rencontre, sans appeler les gendarmes et ensuite diffuser les images est une instrumentalisation de la question, alors même que l’affaire était débattue au Parlement. » Elle a par ailleurs requis contre le prévenu une peine de 6 mois de sursis, le retrait du permis de chasse et l’interdiction de le repasser durant un an, la confiscation des 4 fusils et munitions et 150 euros d’amende. Finalement, le sexagénaire a été condamné par le tribunal à un retrait du permis de chasse et une interdiction de le repasser durant deux ans, la confiscation des armes, et à verser un euro symbolique à la fédération.
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés
Commentaires 4
Comme quoi on peut tirer sur des promeneurs , on risque pas grand chose …
Il y a le bon chasseur, et il y a le mauvais chasseur. Question piège : lequel des deux est un c… ?
Désolé mais il n’y a jamais eu de vérification et/ou d’enquête sur l’origine des soi-disantes blessures des « victimes » car oui en effet comment peux t’on prendre des plombs en étant situé pour les uns au début du convoi cycliste et pour les autres à la fin….avec une simple cartouche de cal 12 N°6-7. la gerbe de plomb faisant au maxi 1m de diamètre.
Un chasseur sachant chasser ! Pauvre personne………..