Le lundi 3 janvier 2022 un appel a été lancé sur les réseaux sociaux par Valérie une habitante du Saumurois afin de rendre hommage à Eléonore Places, la jeune militaire de 27 ans poignardée par son compagnon à Chacé lors du Nouvel An. C’est sur la page Facebook « Tu sais que tu viens de Saumur et ses alentours quand… », qui compte un peu plus de 22 000 membres que l’internaute a lancé cet appel. Ce dernier a été particulièrement suivi et partagé. Dans un premier temps le rassemblement avait été prévu devant le camp militaire du 2e régiment des Dragons de Fontevraud où la victime était en service depuis 2019. Mais en raison du plan Vigipirate et pour des raisons de sécurité, le lieu du rendez-vous avait dû être décalé. L’hommage s’est donc déroulé donc ce mercredi 5 janvier de 18h à 19h au Parc Sainte-Catherine à Fontevraud-L’Abbaye, un nouveau lieu proposé par les autorités militaires, les gendarmes et la maire de Fontevraud, pour que cet hommage puisse tout de même se faire. « Cela me tenait à coeur de faire quelque chose. J’en ai assez de voir des femmes mourir trop souvent sous les coups de leurs conjoints. Cette femme mérite un hommage et je suis très étonnée que rien n’ait été fait et que les élus locaux n’aient même pas pris la parole sur le sujet ou organisé quoi que ce soit. Face à cette inaction, je me devais de faire quelque chose », a témoigné Valérie.
Un accueil « étonnant »
Pourtant cet hommage avait un arrière-goût amer pour les quelque 20 personnes venues ce mercredi soir à Fontevraud. « Nous avons été accueillis très sèchement par la maire de Fontevraud. Dans un premier temps on nous a indiqué que cela n’était pas faisable devant le camp militaire, ce que je comprends tout à fait. À notre arrivée, nous avons demandé à pouvoir déposer les fleurs et les bougies devant la petite chapelle. Mais la maire a refusé et a précisé que nous devions impérativement rester dans cette aire de jeux pour enfants. Mais cela n’a pas de sens, pourquoi ici. Nous souhaitions un lieu plus symbolique. D’autant qu’ici, nous ne pouvons pas laisser les bougies et les fleurs en mémoire d’Eléonore« , poursuit-elle. Cette incompréhension était partagée par l’ensemble des personnes présentes, comme Elsa venue de Saumur : « Je ne comprends pas vraiment en quoi cela pose problème et je trouve que ce manque de considération est effarant. Je suis venue en mémoire de cette jeune femme qui aurait pu être ma fille ». Finalement, tous ont pris les bougies et ont fait un petite marche blanche pour aller les déposer auprès de l’église, lieu plus fort à leur sens, contre l’avis de la maire partie avant que l’hommage ne débute.
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