L’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation) appelle les propriétaires équins à la vigilance au vu de l’intensification de la circulation du virus de la grippe équine et les cas de rhinopneumonie en France. En ce qui concerne la grippe équine l’IFCE indique « ces derniers jours, il semble que la circulation virale s’intensifie et touche maintenant la filière courses (Seine-et-Marne, Orne). Les chevaux touchés sont des animaux vaccinés et non vaccinés, avec des symptômes plus ou moins marqués, voire absents. » Pour ce qui est de la rhinopneumonie, « des cas d’herpèsvirose de type 1 ont été confirmés en Belgique et en Allemagne avec pour certains, des formes nerveuses, et un cas a été détecté en France dans le département des Yvelines. »
A propos de la grippe équine
Il s’agit d’une maladie respiratoire très contagieuse, la grippe peut avoir des répercussions économiques importantes pour la filière équine. Depuis 2018, plusieurs foyers de grippe sont déclarés chaque année au RESPE. La vaccination est primordiale pour protéger la santé des équidés et éviter la propagation de la maladie. Elle peut atteindre en quelques heures la plupart de l’effectif d’une écurie. Le virus étant peu résistant dans le milieu extérieur, la transmission est principalement directe, c’est-à-dire entre chevaux, mais peut être aussi indirecte, via le matériel ou les personnes. La transmission se fait par inhalation de particules aérosols émises par les chevaux malades en toussant. Un cheval atteint excrète une très grande quantité de virus. Ces particules aérosols peuvent être transportées très loin. La transmission entre espèces différentes est rare, mais des transmissions entre des oiseaux/chiens et des équidés ont déjà été rapportées. Aucune transmission de la grippe du cheval à l’Homme (ou inversement) n’a jamais été observée. Les virus de la grippe se modifient au fil du temps et échappent ainsi à la réponse immunitaire de l’équidé. Ces variations nécessitent des modifications régulières de la composition des vaccins.
Signes et guérison
La période d’incubation (délai entre la contamination et l’apparition des premiers signes cliniques d’une maladie) est de 2 à 5 jours. On observe :
– Des signes généraux : fièvre (température rectale souvent > 40°C) associée à un abattement et une anorexie.
– Des signes respiratoires : Une forte toux sèche, occasionnelle à quinteuse ; Un écoulement nasal séreux (translucide) les premiers jours, qui peut devenir muco-purulent, notamment en cas de surinfection bactérienne.
Dans une écurie, les signes cliniques sont plus ou moins exacerbés selon les individus, notamment en fonction de leur statut vaccinal vis-à-vis de la maladie. Certains chevaux ne présentent pas de signes cliniques ou uniquement des signes discrets (hyperthermie modérée et fugace). Ces chevaux peuvent cependant être porteurs du virus en regard des naseaux.
La guérison survient en général en 1 à 2 semaines. Cependant, la régénération des voies respiratoires nécessite au moins 3 semaines, pendant lesquelles les chevaux doivent être mis au repos. Sans période de repos, les voies respiratoires sont vulnérables à l’invasion de bactéries opportunistes (bactéries normalement présentes dans l’organisme du cheval sans l’affecter, mais qui peuvent provoquer une maladie à la suite d’une diminution des défenses de l’organisme) conduisant à l’apparition d’une surinfection bactérienne secondaire. La vaccination de tous les équidés est fortement recommandée, d’autant plus que l’efficacité et l’innocuité des vaccins disponibles ont été démontrées. Elle permet une réduction significative des signes cliniques (en particulier du risque de surinfection bactérienne) et de l’excrétion virale à l’origine de la diffusion de la maladie. Dans une écurie ou lors d’une manifestation équestre, il est important que la majorité des chevaux, y-compris ceux qui se déplacent peu, soient vaccinés. En effet, on considère que la vaccination de 80% des équidés permet de prévenir une épidémie dans un effectif.
A propos de la rhinopneumonie et les herpèsviroses de type 1 et 4
La rhinopneumonie équine, nom couramment donné à une des formes cliniques de l’infection par un herpèsvirus de type 1 et/ou 4, fait l’objet de fréquentes déclarations par le RESPE dans toute la France. Les herpèsviroses de type 1 et 4 se manifestent sous 3 formes cliniques : respiratoire, nerveuse et abortive. Il est important de bien les connaître, d’une part pour organiser une prévention efficace, et d’autre part pour limiter la diffusion depuis les foyers. Les herpèsviroses de type 1 et 4 peuvent se présenter sous 3 formes : respiratoire, abortive et nerveuse. La forme respiratoire est la plus fréquente. Dans une même écurie, des chevaux peuvent présenter des formes différentes de la maladie. Après infection, le virus persiste dans l’organisme, sous forme latente, et peut se réactiver à la faveur d’une baisse d’immunité, d’un stress, et provoquer à nouveau la maladie. 60 à 70% des chevaux sont porteurs latents de ce virus. Les herpèsviroses étant responsables d’une infection latente, l’infection peut être réactivée chez un cheval porteur latent suite à un stress (fatigue intense, transport, changement d’environnement…) et/ou une baisse d’immunité. Celui-ci présentera ou non des signes cliniques, mais excrétera à nouveau du virus au bout du nez et pourra contaminer d’autres équidés.
Une maladie très contagieuse
Les herpèsviroses sont parmi les maladies les plus contagieuses chez les équidés. Les chevaux s’infectent de manière directe par inhalation d’aérosols contenant du virus, lors d’un contact avec un individu excréteur de virus (animal présentant ou non des symptômes). Les principales sources de contamination sont :
– Les sécrétions respiratoires (jetage, toux) des chevaux atteints de forme respiratoire.
– Les tissus d’un avorton contaminé.
– Les sécrétions utérines d’une jument ayant avorté.
Les herpèsvirus sont assez fragiles et ne survivent le plus souvent que quelques heures dans le milieu extérieur. Cette survie peut atteindre plusieurs jours dans des conditions favorables, notamment dans les sécrétions biologiques. Une contamination est donc également possible de manière indirecte, entre chevaux n’ayant pas de contact direct entre eux, par l’intermédiaire des personnes (mains, vêtements) ou de matériel souillé. Cependant, les virus sont sensibles aux désinfectants usuels ayant une activité virucide.
Quel traitement ?
Il n’existe aujourd’hui pas de traitement spécifique contre les herpèsviroses, qui sont des maladies virales, mais des travaux de recherche sont en cours. Un traitement symptomatique est préconisé pour atténuer les signes cliniques, en particulier lutter contre l’hyperthermie. Concernant la forme respiratoire, les chevaux doivent être mis au repos, au minimum 3 semaines après la fin des signes cliniques, afin de favoriser la cicatrisation de l’appareil respiratoire endommagé. Concernant la forme nerveuse, des traitements supplémentaires de soutien peuvent être mis en place en fonction des signes cliniques observés. Il peut notamment être utile de placer le cheval dans un harnais pour le soutenir et éviter les chutes ou les difficultés pour se relever. Pour la forme abortive, l’avortement n’est en général suivi d’aucune complication, ni séquelle. Aucun traitement n’est donc nécessaire. Il n’existe pas de « traitement préventif » pour éviter l’avortement lorsqu’une jument a été contaminée.
Info pratiques : Plus d’informations sur la grippe équine sur https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/systeme-respiratoire-et-cardiaque/grippe-equine?fbclid=IwAR2ZGRCKwy_zywjD6OOb1OCUV18U4p3tW5YilKkQb9lpIT_0Yaa6u3_N_-I. Pour plus de renseignement sur la rhinopneumonie, rendez-vous sur https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/autres-maladies/rhinopneumonie-hve-1-hve-4?fbclid=IwAR2ZGRCKwy_zywjD6OOb1OCUV18U4p3tW5YilKkQb9lpIT_0Yaa6u3_N_-I
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