Edito du Kiosque. Trump : dans l’attente du pire

Les Etats-Unis montrent l’exemple à ne pas suivre. Donald Trump est le chantre d’un populisme résolument violent, clivant, aux effets indésirables pour les démocraties. De gré ou de force, tel les autocrates, il s’autoproclame vainqueur d’une élection révélatrice du mal latent de nos démocraties.
Photo AFP

Le pétillant quadragénaire de Corée du nord, Kim Jong-Un ne s’embarrasse pas d’interminables palabres pour établir ses budgets. A son armée, il consacre 25% du PIB et, en second lieu, s’octroie de grandes largesses pour gonfler son bas de laine de milliardaire pompeux. Sa population meurt de faim et utilise ses quatre euros de salaire quotidien pour survivre en espérant qu’un jour divin l’eau et l’électricité afflueront dans leurs indigentes propriétés de droit public. Mais Kim s’en fout, vautré dans les ors de sa dictature il rêve de gloire, de bombes atomiques pour dominer et tyranniser ses voisins et ses ennemis héréditaires de l’Ouest. En attendant, il vend des armes à son ami Poutine et désormais des soldats pour aller prêter main-forte sur le front de l’Ukraine. De pseudos volontaires grassement payés, malgré le prélèvement obligatoire de quelque 90% de leurs soldes redirigés dans la cagnotte personnelle du patron. L’Etat c’est lui et l’équilibre de ses recettes et de ses dépenses s’effectue de manière rectiligne sur le dos des asservis. A l’image de son pays, les dictatures ou régimes autoritaires tels la Corée du Nord, la Russie, la Chine, le Yémen, la Biélorussie, le Venezuela, l’Érythrée, la Syrie, la République démocratique du Congo, la Centrafrique, le Turkménistan, l’Iran, l’Azerbaïdjan entre autres, font école et se courtisent pour faire front contre des démocraties sous tension. En dissension avec des populations en perte de confiance, exaspérées par les atteintes sociales, économiques et politiques de la mondialisation, elles balbutient et tardent à relever les défis posés de l’intérieur comme de l’extérieur. C’est ainsi que naissent et se répandent les aspirations à plus d’autorité, les populismes invasifs qui teintent l’Europe et la planète d’obscures promesses. La France est dans le rang de cette propension entretenue par une inextricable situation politique augmentée de l’affligeante attitude, de l’absence totale de responsabilité de sa représentation nationale. Chacun joue sa partition dans une cacophonie, une parole indigne de tout. Pour recouvrer des couleurs, il nous faut pourtant urgemment accroître nos recettes et contraindre nos dépenses.

Vivement le 49.3 !

Or, sans discernement, hors de tous dialogues essentiels, tous y vont de leur proposition à taxer les riches et les plus riches, les chaudières à gaz, les malus Co2, les produits énergétiques, les vapoteuses, les sodas, les plats préparés, les bières industrielles aromatisées au citron ou à la framboise. Pas encore à la châtaigne, pour peu que le Rassemblement National, Ensemble pour la République, La France insoumise – Nouveau Front Populaire, Socialistes et apparentés, Droite Républicaine, Écologiste et Social, Les Démocrates, Horizons & Indépendants, Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, Gauche Démocrate et Républicaine, UDR et Députés non-inscrits, tous s’accordent sur l’exception pour ce fruit frais aux vertus reconnues pour le système digestif, notamment le foie et les intestins. Autre atout pertinent, ladite châtaigne est digeste et appropriée pour les personnes en quête d’endormissement au sortir d’un dîner tardif, d’une séance interminable et soporifique sur les bancs de l’Assemblée nationale. Contrairement à la rumeur, les chiens devraient être épargnés pour faire recette dans la tambouille indigeste de débats beaucoup moins prolifiques pour imaginer les pistes de réduction de son train à grande gabegie. Un temps même, nos chers élus avaient-ils indécemment pensé augmenter leurs budgets pour plus d’aisance matérielle. Une obscénité, comme la suppression de 4000 enseignants, un temps envisagée par un risque-tout. Les fonctionnaires demeurent néanmoins dans le collimateur de Bercy qui pointe leur absentéisme, leurs jours de carence et qui s’apprête chichement à raboter les subsides de la justice, du travail et de l’emploi. Un lapidaire 49.3 va signer la fin de la récréation sans pour autant ramener le calme et la sérénité dans l’hémicycle où l’on s’invective hors de toute raison, d’un dialogue nécessairement respectueux des différences et des nuances distinctives de nos démocraties. Notre Vieux Continent a trop souvent calqué sa trajectoire sur celle de l’influente Amérique. Le spectacle de l’élection présidentielle d’outre-Atlantique est un avertissement cinglant. Battu ou pas Donald Trump s’est déjà autoproclamé vainqueur, comme tous ces autocrates indifférents à l’expression des urnes, fondement de la démocratie. Les clivages et la violence sont à leur paroxysme. Des drones, des vigiles armés et des tireurs d’élite protègent les agents des bureaux de vote menacés par la perspective de débordements promis et annoncés par l’incendiaire, le gourou milliardaire, pourfendeur des républiques.

Georges Chabrier

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