A distance des embrouillaminis nationaux, notre placide paysage politique local s’organise à pas feutrés dans la perspective des municipales 2026. Timidement des doigts se lèvent pour laisser augurer d’une participation déclarée dans la course aux investitures. Le terrain, il est vrai, est glissant et les brouillards givrants enveloppant les convictions du moment pourraient largement perturber les circuits habituels d’accession aux sommets convoités. Prudence donc, tant la visibilité est restreinte, tant il est périlleux d’accélérer sous les couleurs de partis déphasés ou de coalitions mouvantes. Le Centre se distend dans des contorsions affectées contractant ses corps intérieurs divergents, tandis que les Droites s’opacifient dans des thématiques convergentes, unitaires. Quant aux Gauches, amalgamées sous un nouveau front parcellaire, elles se mêlent et se démêlent dans un écheveau d’ambitions sourdes. Sourdes et fuyantes, elles le sont finalement de tous côtés de l’échiquier et bien malin qui, aujourd’hui, pourrait pousser son roi dans la règle établie d’un jeu sans grands principes. Sauf à manquer de concurrence, sauf à avancer masqué pour se préserver d’aléas venus d’ailleurs, d’en haut, de ceux qui se chamaillent en assemblées, loin de leurs bases.
D’aucuns disent… d’aucuns savent
Chez nous, les ligériens, ces grenouillages n’ont guère d’échos et pas de quoi émoustiller un maire-président confortablement installé sur ses acquis de réussite. Il avait fait campagne et a tenu promesses comme affirmé lors de l’expression de ses vœux de 2025. Pas l’ombre d’un doute. S’il devait se représenter, il serait réélu ! Mais, mais, entre tentation et raison, il hésite. Ou feint et atermoie pour jauger les champions en lice pour la lutte finale. D’aucuns diraient même qu’il a formé un poulain qu’il pourrait mettre en selle à mi-mandat (le prochain) pour répéter l’histoire de son avènement en qualité de premier édile de la Ville de Saumur. D’aucuns pensaient même à Lambert Creuxlebois, son chef de cabinet, parti pour, peut-être, mieux revenir. D’aucuns supputent tandis que d’autres rechutent et crapahutent déjà vers le Graal local. Bernard Henry a tiré sa révérence au Conseil municipal pour fourbir ses armes. Il « pense que le pays ne va pas tarder à s’écrouler » et s’engage donc dans sa reconstruction en circuit court. Il sera candidat comme Bertrand Chandouineau, impénitent globe-trotter des actualités saumuroises. Puis, vient de surgir des entrailles de l’information « Saumur à gauche » un collectif annoncé, non identifié, mais présenté sur Facebook sous la bannière du Nouveau Front Populaire. Vraisemblablement sans le PS, indéfiniment lié à Jackie Goulet, rappelant ainsi la liste citoyenne, écologiste et indépendante de Bernard Fèvre et Isabelle Pucelle, en 2020. D’aucuns diront ce sont les mêmes. D’aucuns savent.
Georges Chabrier
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