Edito du Kiosque. Grand froid : 2 000 enfants dans la rue

L’hiver s’est posé sur une actualité glaçante. Un peu plus, chaque année, le nombre de citoyens en quête d’hébergement d’urgence augmente. Le 115 ne répond plus à la demande croissante d’appels de détresse et les rues se jonchent de silhouettes endolories. Cet hiver, près de 2 000 enfants, sans toits, coucheront dehors. 
photo AFP

L’hiver, élevé par l’encre imagée de nos plus chers poètes, a glissé sans bruit sur les fronts variés de tous les quotidiens. « Oh les terribles nuits pour les petits oiseaux ! Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées, dans les grands arbres nus que couvre le verglas.»* Et, comme d’infortunés soldats, dans les tranchées figées des ruines ukrainiennes, des sans-abris sur les trottoirs de nos villes, « de leur œil inquiet, ils regardent la neige, attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.»*
L’hiver est là, bien pesant, même si sa meurtrissure est moins cruelle que la guerre, il enveloppe d’une gravité accrue les souffrances. Le supplice de déshérités du confort sommaire, des plus modestes agapes partagées à la chaleur d’un feu rayonnant. Oui, l’hiver manque d’humanité, mais pas plus que l’égoïsme et l’oubli de fraternité et de générosité de nos opulentes sociétés. La pauvreté augmente et, malgré les sempiternelles promesses de nos ministères des solidarités, plus de 350 000 personnes sont sans domicile fixe, soit 10% de plus, comme chaque année qui passe, comme chaque hiver qui s’impose pour aiguillonner les consciences dans l’urgence…de l’urgence. Dans leur dernier rapport, l’Unicef et la FAS (Fédération des acteurs de la solidarité) jettent l’opprobre sur le gouvernement et sa gestion court-termiste de l’hébergement d’urgence adapté, incapable d’accueillir les familles en détresse et, notamment, près de 2000 enfants condamnés à survivre dehors, aujourd’hui sous un froid glacial, demain dans l’étouffement caniculaire.

120 millions…pourquoi ?

Un nombre infâme obligeant l’Etat à réagir et à débloquer 120 millions d’euros qui ne règleront rien, comme si l’on entretenait à souhait une situation susceptible de guérir quelques maux de l’immigration clandestine. C’est méprisable ! Le 115 éconduit des parents, des femmes enceintes, des gamins, rarement des anonymes venus chercher espoir dans notre beau pays. Et il ne s’agit en l’occurrence que de la face tristement spectaculaire d’un phénomène de pauvreté qui, dans des effets moindres, touche en réalité près de 4 millions de personnes (très mal logées) et plus de 12 millions, en situation de précarité énergétique, par manque de moyens financiers face aux coûts exorbitants des flux nécessaires pour attiédir leurs passoires thermiques. Le constat est amer, aussitôt noyé dans l’actualité féconde de la saga gouvernementale. L’éducation nationale est déjà orpheline des promesses entrevues par l’éclosion de son éphémère ministre. Gabriel Attal est aujourd’hui le premier d’entre eux et sitôt dans l’action. « On sera là pour vous » a-t-il promis aux sinistrés calaisiens. Quelques heures plus tôt, c’est à la « jeunesse qui mérite que l’on se batte sans relâche pour elle » à laquelle il s’adressait dans une vive émotion. Puisse-t-il garder un brin d’enthousiasme pour les délaissés, les oubliés disséminés dans les brises occultes de l’anonymat. Puisse-t-il être l’hirondelle vraiment prometteuse de leurs nouveaux printemps.

Georges Chabrier

 

*Emprunté à Guy de Maupassant

Commentaires 9

  1. LENOIR says:

    Attal est un gosse de riche, comme Macron, il se moque des croquants qui crèvent de froid ou/et de faim. Ses réformes pour l’enseignement c’est de faire mettre un uniforme aux élèves; par contre, le fait que les dits élèves grelottent dans des salles mal isolées et mal chauffées, ça ne le choque pas

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  2. Contribuable 1 says:

    Et oui l’appauvrissement des Français augmente chaque mois et pendant ce temps méprisable l’ancienne 1ere ministre quitte sa fonction avec une SUPER PRIME de 45000€ , le nouveau 1er ministre s’octroie un salaire de 16000€ mensuel et ils OSENT appliquer des TAXES sur les énergies !!!! HONTE À CES HOMMES ET FEMMES DU GOUVERNEMENT MACRON j’espère un jour une GRANDE RÉVOLUTION……!!!

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  3. Ray Flection says:

    500 caractères, quand on veut réagir devant un tel scandale, devant un tel cynisme de la part des politiques, c’est vraiment trop peu.

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  4. Ray Flection says:

    2000 enfants dans la rue et Laurent Wauquiez offre, aux frais des contribuables qui préfèreraient voir leur argent passer ailleurs, 100 repas à plus de 1.000 € par tête. Aucune dignité, aucun complexe ce genre de politiques.

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  5. Jean says:

    Les enfants à la rue , c’est désolant .
    Mais les faits sont têtus (et les données sont publiées dans les rapports annuels des associations humanitaires) : l’immense majorité est issue de l’immigration clandestine, et ne relève pas de »la crise du logement ». Les places d’hébergement d’urgence sont créées d’abord pour loger les immigrés clandestins à la rue.

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  6. Jean says:

    PS la majorité des « gens à la rue » ne sont pas des citoyens – comme écrit dans la première phrase de l’édito – , mais étrangers, souvent en situation irrégulière.
    Ce n’est pas un motif pour les laisser dehors , mais explique le besoin permanent de créer de nouvelles places d’hebergement, en raison de l’augmentation régulière de l’immigration irrégulière (au moins +100 000 personnes par an). Immigration qui finit après quelques années par s’intégrer en France…

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  7. Vlady Boissin says:

    Un certain Macron avait dit en 2017, lors de sa campagne, qu’avec lui il n y aurait plus de personnes qui coucheraient dehors…. Un mensonge de plus

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  8. Florentais says:

    Bonsoir. Et ça continue encore et encore….ce n est que le début d accord d accord.

    Merci d éteindre vos Tv

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  9. Tartarin says:

    on hurle sur le salaire du premier ministre
    500 voir 600 h par mois…
    plus la charge mentale…
    jai un fils qui a bac plus 10…
    master en droit public international Master en droit administratif
    docteur en droit …33 ans 4500 euro par mois vous allez trouver ça scandaleux peut-être

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