Si l’actualité européenne du moment se repaît copieusement des interrogations sur la stratégie militaire de défense à adopter, en regard de la belliqueuse attitude de Poutine conjuguée au « come-back » hasardeux de Trump, celle de juin sera tout autant marquée du sceau de l’imprévisibilité. En fait, de la glorieuse incertitude de deux grandes compétitions inscrites au calendrier de notre communauté d’Etats, le rendez-vous électif des européennes (8-9 juin) et l’Euro de foot (14 juin-14 juillet). Les sélections sont officielles, les concurrents sous les ordres des starters pour une poussée effrénée sur l’altimètre de la popularité. Bardella, Hayer, Glucksmann, puis Mbappé, Griezmann ou Giroud feront les choux gras des médias, bon gré, mal gré, pour le meilleur ou le pire, reléguant à l’arrière-cour, au pied des podiums, leurs infortunés rivaux d’un jour ou de toujours. Si vous ne le saviez déjà, Léopold-Edouard Deher-Lesaint, Philippe Ponge, Nagib Azergui, Olivier Terrien, Alexandre Audric, Yann Wehrling, Michel Simonin, Jean-Marc Fortané, Pierre Larrouturou, Pierre-Marie Bonneau, Charles Hoareau, Georges Kuzmanovic, Edouard Husson, Guillaume Lacroix, Lorys Elmayan, Gaël Coste-Meunier ou Jean-Marc Governatori, entre autres, ne sont pas sur la liste de Didier Deschamps, ni titulaires, ni remplaçants, condamnés d’avance à payer sans retour les frais d’une illusoire épopée.
Démasquer les imposteurs
Autant d’individualités, de solistes dissonants dans le concert huilé des célébrités déjà étoilées, nationalistes, patriotes, souverainistes, identitaires, anti-capitalistes, communistes, animalistes, écologistes ou propalestiniennes. Pour autant, tous ces candidats existent et porteront, sans aucune équité, la parole de leur candidature facilitée par la largesse des critères d’éligibilité à la fonction d’eurodéputés. 81 soutiens (comme le nombre de sièges détenus par la France), sans appartenance à un quelconque parti politique, suffisent en effet pour postuler à un siège, allumer ou entretenir la flamme de convictions sincères, parfois douteuses et contestables. A l’instar de certains en renaissances opportunistes, accolées à des causes ondulantes au gré des frénésies les plus populaires, des marées complotistes. Francis Lalanne nous revient, botté et casqué pour une nouvelle croisade meurtrière contre « l’autre », Emmanuel Macron. « On nous demande de voter pour un dictateur pour éviter une dictatrice. Mais qui nous dit que Marine Le Pen en serait une » explique le chanteur déclassé par ses fanfaronnades dans des mouvements gazeux. Antitout, conspirationniste, Lalanne portera les couleurs de « la France Libre » avec son complice Dieudonné. Une union libre pour « démasquer les imposteurs. » précise l’humoriste apaisé qui, désormais, prône « le respect, l’amour et le pardon ». La bienveillance même à l’endroit de leur ami commun, Vladimir, qui « contrairement à la propagande a procédé à la libération de l’Ukraine, mais pas à son occupation ». Un baiser doux à un imposteur.
Georges Chabrier
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