Edito de Michel Choupauvert. Centrales, ponts, balcons… Le béton ? Laisse tomber ?

Je ne sais pas si vous aviez regardé le reportage sur France 5, début décembre « l’envers du béton » qui lançait l’alerte sur l’avenir et la sécurité des ouvrages en béton. Dans le film, il était expliqué comment toutes ces constructions qu’on croyait indestructibles pouvaient très mal vieillir. L’assemblage de sables, graviers, ciment et ferrailles ne serait pas figé, comme je le croyais, mais soumis aux aléas du climat et de l’humidité. J’avais souri quand des commentateurs du Kiosque s’inquiétaient du bruit sur le pont de Saint-Hilaire Saint-Florent. J’étais plus inquiet quand, dans le reportage, j’ai appris qu’une sénatrice de la Nièvre, Nadia Sollogoub, avait mis en avant que 25 000 ponts en France seraient en mauvais état et poseraient des problèmes de sécurité.

Ultracrépidarianisme

Alors cette semaine, quand notre président, non-candidat, prenait un virage tout nucléaire, en demandant à EDF de prolonger la vie des réacteurs, alors qu’une dizaine est à l’arrêt en France dont un à Chinon pour des problèmes de corrosion sur les soudures, je me suis gratté la tête. Qu’en sera-t-il dans du béton des beaux monuments d’Avoine dans 20 ans ? Je me suis dit ensuite, que l’affaire était en de bonnes mains et que les spécialistes étaient sérieux. Quand… Je me suis rappelé le mot que j’ai appris avec la Covid 19 : l’ultracrépidarianisme. Si vous ne le connaissez pas, c’est ce phénomène que vous n’avez pas manqué de remarquer durant la pandémie. Vous savez cette capacité de beaucoup de spécialistes de spécialités de parler, avec assurance, de choses qu’ils ne semblent pas si bien connaitre… Et comme je ne crois pas en l’omniscience, mais que je préfère rester optimiste sur le fait que l’homme finira par être raisonnable, j’ai repensé et préféré sourire à cette vieille parodie d’une pub des Nuls.

Michel Choupauvert