Edito de Michel Choupauvert. Besoin de main d’œuvre. Quelles solutions dans l’entre deux ?

La semaine dernière, je m’étais arrêté sur un débat du conseil municipal sur l’arrivée du dispositif « zéro chômeur » à Saumur (relire ici). J’avais été surpris de voir, notre Poulidor politique local, Madame Lelièvre, s’interroger sur la concurrence dans les domaines de l’insertion. Elle s’était dite « souvent interpelée sur les grandes difficultés qu’ont les entreprises d’insertion, que ce soit à l’Aspire, L’AIE, Aquasylva, pour pouvoir recruter ». Voulait-elle dire qu’une grande partie des personnes au chômage de longue durée étaient tellement éloignées de l’emploi qu’elles n’arrivaient pas à s’y remettre, même à grand renfort de travailleurs sociaux ?

Quels besoins d’emploi ?

Cette semaine, j’ai lu avec attention, les résultats de l’enquête de Pôle Emploi sur les besoins de main-d’œuvre pour l’année à venir publiés dans le Kiosque (lire ici). Ce qu’il manque ? Des employés de ménage, des ouvriers, des saisonniers dans l’agriculture sont réclamés à cor et à cri. Ce n’est pas nouveau. Les emplois non qualifiés ne sont pas pourvus. En mars de 2020, au début du confinement, avant que le gouvernement ne lâche les chevaux sur le budget, je me suis vraiment demandé ce qu’il allait pouvoir advenir d’un petit travailleur indépendant, sans allocation chômage ni parachute social, comme moi, si mon activité économique allait brutalement arrêter. Est ce je serais allé ébourgeonné dans les vignes ? Oui, sans aucun doute, même si mon dos avait souffert un peu, il aurait bien fallu manger.

Le droit à un travail digne de ce nom ?

Évidemment que tout le monde a droit à un travail digne de ce nom. Mais en temps, il faut qu’il puisse le faire, on l’a bien vu lors de dernier tour de recrutement pour choisir le gestionnaire de l’État. 12 avaient réussi à se qualifier, mais un seul franchira la ligne. Le poste a l’air enviable, il y avait des candidatures. Mais comment faire pour pourvoir tous les postes qui n’ont pas de candidature ? Payer plus ? Certainement. Mettre un travailleur social pour accompagner toutes les personnes qui n’arrivent plus à trouver le chemin du travail ? Je crois qu’il y a du boulot de fait sur le sujet. Faire appel à l’immigration ? Il y a peut-être des personnes qui ne veulent pas que des étrangers viennent occuper les boulots qu’ils ne veulent pas faire.

Je n’ai pas les réponses à ces questions. Ce que je sais juste, c’est que je suis bien content d’avoir encore du travail. Et que, finalement, on peut se satisfaire de ne pas être tombé dans le précipice économique du confinement. Au moins, on peut se plaindre de ne pas réussir à pourvoir tous les postes disponibles.

Michel Choupauvert