Cem’In’Eu est une start-up industrielle en rupture avec les modèles des cimentiers traditionnels. Son concept ? Des petites unités de production implantées au coeur des régions qui permettent de réduire les impacts environnementaux. L’entreprise de Saint-Nazaire compte créer 5 unités en France, 1 en Grande-Bretagne et 1 en Pologne. Cela fait maintenant 4 ans que le projet de cimenterie nouvelle génération a été annoncée dans la zone de Méron à Montreuil-Bellay, sur une surface de 9 hectares. L’entreprise a en effet présenté son projet à la communauté d’agglomération Saumur Val de Loire en 2017 avant que celui-ci ne soit révélé dans la presse locale en 2018 (relire l’article du Kiosque). Elle a par ailleurs déposé le permis de construire et obtenu l’autorisation ICPE « Installation classée pour la protection de l’environnement », mi 2019. Pour le moment, le projet n’a pas avancé et aucun calendrier n’est visiblement communiqué par l’entreprise. Il faut dire qu’elle ne peut pas non plus lancer les travaux quand elle le souhaite.
Une zone qui allie nature et industrie
Car oui, la start-up a fait le choix de s’implanter dans une des zones les plus particulières et compliquée de l’agglomération. La zone industrielle de Méron s’étend sur une surface de 210 hectares, mais une bonne partie de cette zone n’est pas constructible ou industrialisable, car elle est protégée et classée en zone Natura 2000. On y trouve notamment des plantes rares comme le millet printanier ou les plantes des moissons (bleuets, coquelicots ou nielles des blés), mais aussi des espèces d’oiseaux protégés par l’Union européenne : Busard cendré, Oedicnème criard ou Outarde canepetière. Finalement, on se dit qu‘il est bien compliqué de construire quoi que ce soit sur cette zone, y compris sur les parties industrialisables d’avril à septembre afin de respecter la période de nidification de ces volatiles. Une règle à laquelle s’est pliée jusqu’à maintenant la future cimenterie.
Une entreprise motivée, par le manque de place ?
La start-up semble donc bien motivée à s’installer en Montreuillais pour accepter ainsi de telles contraintes. Il faut dire que le site d’implantation correspond à la stratégie de l’entreprise : « De petites unités implantées stratégiquement dans des bassins économiques régionaux au plus près des réseaux de transports ferroviaires et maritimes. L’objectif : optimiser les distances et temps de transport tant pour le sourcing des matières premières que les besoins des clients finaux », présente-t-elle sur son site. En effet, la zone de Méron est la seule zone industrielle dans tout le grand ouest à être doté du rail. Un bel atout qui compense les contraintes environnementales ? Probablement. Pas toujours évident en effet de concilier développement économique et préservation de l’environnement, notamment quand la place vient à manquer sur l’agglomération. En effet, l’agglo fait face à une très forte demande d’implantation des entreprises depuis le début de la pandémie, une aubaine pour la belle endormie. Mais, parce qu’il y a un mais, la place vient à manquer. Les surfaces disponibles se réduisent comme peau de chagrin. C’est aussi l’un des points qui a très certainement motivé Cem’in’Eu à poursuivre son projet sur cette zone montreuillaise.
Une révision des surfaces industrialisables dans 5 ans
Pour pouvoir libérer de la place pour le développement économique, c’est aux élus communautaires de redéfinir les espaces dédiés sur l’agglo. Ils doivent en effet revoir le SCOT (Schéma de Cohérence et d’Orientation Territoriale) qui définit les quotas de m2 à destination des zones industrielles, de l’habitat… Dans un article du Kiosque, le président Jackie Goulet indiquait en 2021 : « Nous sommes en train de terminer les PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal). Nous allons ensuite engager la réflexion sur un nouveau SCOT. Cela prendra environ 4 ans pour que nous soyons prêts, à savoir d’ici 2027. » Une échéance qui risque d’être un peu lointaine pour les entreprises qui demandent à s’installer dès à présent. D’ici là, peut-être auront-elles trouvées des terres plus vertes ailleurs, ou moins justement. Espérons qu’elles ne se fassent pas déplumer de ses entreprises.
Ah… Si les poules avaient des dents…
Michel Choupauvert
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Commentaires 6
Bonjour. Vous connaissez le délais moyen
d autorisation d installation en Allemagne ?
Vive la France !!!!
Si c’est ainsi que l’on compte réindustrialiser la France on n’est pas sorti des ennuis
Et pour les EPR?
Il y a une centaine de friches industrielles dans l’agglomèration pourquoi prendre de la terre agricole , demain on manquera de nourriture , il y a de l’emploi à pourvoir dans le Saumurois
Bonsoir. Le rendement de la terre agricole dans la zone de meron est pauvre. Beaucoup de cailloux. Il faut une certaine rentabilité des terres autrement ce n est pas la peine.