Cécile Bart a conçu une exposition toute en reprises et en échos, comme un jardin avec des parcelles inégales, allant de la planche potagère au déploiement en hauteur de la strate arborée, et où certaines plantes se retrouveraient de place en place. Une façon d’habiter un espace complexe, de prendre la mesure de ses orientations, de le parcourir avec ses scansions et ses enchaînements.
Une métaphore peut-être de son appartenance et de son attention au monde et à la nature. Le spectateur est conduit depuis l’entrée par une double Farandole qui se déploie sur le mur est, depuis le sud jusqu’au nord. Ce sont comme des fantômes de tableaux se touchant par la pointe qui s’enchaînent jusqu’à une salle éclairée par deux fenêtres donnant sur le Thouet avec deux peintures/ écrans placées à contre-jour, point de départ à rebours de ladite farandole. Frontalité, glissement des surfaces, superpositions, opacité et transparence. La travée est-ouest qui se greffe à gauche sur la deuxième salle est toute en verticalité. Les Lisses #17 et #18 – des sortes de rideaux faits de fils de laine et de coton tombant du plafond, lestés par des plombs – dessinent chacune au sol une hélice, respectivement de deux et six pales. Les Pendus – trois peintures/écrans flottant dans l’espace comme des marionnettes – les séparent. Traversée aérienne, pesanteur et flottement, mouvement.
À contrario, dans l’avant-dernière salle, les Gammes, des échantillons disposés sur des présentoirs métalliques bas tirent le regard vers le sol. Tropisme terrestre, horizontalité, étalement, la couleur comme socle et table d’orientation.
Le Diaporama #5 de la dernière salle, au fond, où se mêlent emprunts et photographies de l’artiste, donne, lui, une clé plus imagée pour comprendre les enjeux d’un regard moins abstrait qu’il n’y paraît, toujours ouvert sur l’extérieur. Danse, sculpture, paysages, fondu enchaîné, persistance rétinienne.
Toute l’exposition est faite de rappels, ceux, in absentia, qui convoquent le souvenir des autres oeuvres de l’artiste et ceux, in praesentia, qui forment de salle en salle tout un jeu de ricochets. Des oeuvres plus modestes, dispersées ici ou là, renforcent ces renvois : une Mini Farandole, des Humeurs (pastels sur papier, disposés sur des murs orientés au nord), et des Pellicules (peintures/collage ou posters photographiques, disposés sur des murs orientés au sud). Mémoire.
Infos pratiques : Du 12 mai au 1er octobre 2023 au Centre d’Art Contemporain Bouvet Ladubay à St Hilaire St Florent – Entrée libre et gratuite du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 18h / Le dimanche de 14h30 à 18h – Contact : galerie@bouvet-ladubay.fr / 02 41 83 83 83
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