« Donald Trump lance la surenchère dans la guerre commerciale qu’il a choisi de déclencher. La France reste déterminée à riposter avec la Commission européenne et nos partenaires. Nous ne céderons pas aux menaces et protègerons toujours nos filières« , a indiqué Laurent Saint-Martin, le ministre français du Commerce extérieur, sur X, après que le président américain a menacé de taxer les alcools européens à 200% si l’UE ne retirait pas son projet de taxe sur le bourbon américain. Les exportateurs de vins et spiritueux français en ont « assez d’être sacrifiés systématiquement » dans des guerres commerciales, a déclaré jeudi Nicolas Ozanam, le directeur général de leur fédération (FEVS), après la déclaration américaine. « Cela vient confirmer ce que l’on craignait: en avançant des dispositions de ce genre (sur le bourbon américain, NDLR), on se mettait dans la cible directe du président des Etats-Unis« , a dit M. Ozanam. « On en a assez d’être sacrifié systématiquement pour des sujets sans rapport avec les nôtres », a-t-il dit, demandant « que la Commission européenne fasse preuve de réalisme ». La veille, les producteurs de spiritueux européens avaient appelé l’UE et les Etats-Unis à laisser leur secteur « hors de leurs différends« , après que Bruxelles eût annoncé des droits de douane renforcés sur une série de produits américains importés, parmi lesquels le bourbon. Spirits Europe, le lobby européen de la filière, s’est dit « profondément déçu » et « extrêmement préoccupé » de voir les droits européens sur les spiritueux américains relevés « dans le cadre d’une guerre sur l’acier et l’aluminium sans lien » avec ce secteur. Pour le cabinet de Laurent Saint-Martin, « on défend (les filières vin etc.) en faisant du rapport de force, mais on n’est jamais offensifs, ni dans l’escalade ». « L’objectif c’est de faire en sorte que les Etats-Unis reculent sur ces droits de douane. Ne pas répondre, ce serait abandonner les filières. Ces filières sont attaquées, on les défend », a tenu à préciser ce jeudi le cabinet. De son côté, Franck Choisne, directeur de la distillerie Combier de Saumur et président du syndicat national français des liqueurs a écrit sur ses réseaux sociaux : « L’heure est grave et c’est maintenant qu’il faut agir. La prise en étau entre les taxes chinoises sur le cognac et étasuniennes sur les spiritueux en général représente une menace tangible pour notre secteur. »
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