Unique zoo troglodyte au monde, le Bioparc de Doué-la-Fontaine a rouvert ses portes au public le samedi 8 février pour sa 65ème saison. Après avoir accueilli plus de 275 000 visiteurs en 2024, le parc animalier a profité de la période hivernale pour entreprendre différents travaux afin d’améliorer encore davantage le bien-être des animaux et la qualité de visite, à l’image des travaux de renforcement de la roche calcaire dans la grande volière des oiseaux de l’Amérique du Sud. Le parc animalier abrite plus de 2 000 animaux de 125 espèces, dont un tiers est menacé d’extinction. Pour choyer ses occupants aux besoins spécifiques, le parc compte environ une cinquantaine de personnes à l’année entre soigneurs, techniciens et agents administratifs. Lors du pic saisonnier, autant de personnels sont embauché en renfort. « Nous avons 17 soigneurs et une quinzaine de personnes au service technique avec de nombreux corps de métiers représenté. L’objectif est de pouvoir faire le maximum de travaux et d’entretien en interne avec des personnels déjà
formés aux règles de sécurité pour travailler dans les enclos et avec les animaux », explique Emilie Jagline, responsable ressources humaines. Les soigneurs s’affairent également quotidiennement dans les cuisines en préparant les rations pour les animaux en veillant tout particulièrement à l’équilibre de leurs repas et au respect de leurs besoins. Si le Bioparc achète une grande partie de ses denrées, il peut également compter sur des dons de produits invendus ou arrivant à la date de péremption. « Nous travaillons très localement, que ce soit pour les différents produits du quotidien comme pour la nourriture, avec des fournisseurs et magasins douessins », explique Simon, en charge des approvisionnement et du stock.
Des espaces conçus sur-mesure pour les animaux
Entre grands espaces, végétation luxuriante et cohabitation des espèces, « les animaux présents au Bioparc évoluent dans des habitats soigneusement conçus pour évoquer au mieux leurs milieux naturels », explique le directeur du Bioparc, François Gay. Ici, pas de dressage : les animaux évoluent librement selon leurs propres rythmes, tandis que l’humain s’adapte à leur quotidien. Des espaces qui ont été créés sur-mesure dans un cadre unique, puisque le Bioparc est le seul par zoologique troglodytique du monde. Une caractéristique qui implique des travaux d’ampleur dès qu’il s’agit de recréer un nouvel espace puisqu’il faut creuser à même la roche calcaire pour dessiner le décor. Le directeur, et architecte paysagiste de formation, explique : « Pour créer des espaces comme ceux de la grande volière, du cratère des carnivores, il faut beaucoup de temps. Depuis l’imagination du projet à sa réalisation en passant par les différentes autorisations de construction et financière, et les travaux, il faut compter 5 ans en moyenne. » L’aménagement d’un nouvel espace est donc un projet qui s’anticipe pour le moins. Le Bioparc, situé dans le centre de Doué-en-Anjou, dispose d’une réserve foncière de 1.5 hectare. Les équipes réfléchissent actuellement à la création d’une nouvelle zone, qui ne devrait pas voir le jour avant 3 ans, pour y accueillir des animaux déjà présents au parc : des tigres et des panthères. « Nous allons partir d’un champs assez pauvre pour créer un écosystème forestier assez dense avec de grands arbres où les animaux pourront grimper », poursuit-il.
Un demi-million d’euros pour la préservation des espèces
En 2024, le parc, à travers son fonds de dotation Bioparc Conservation, a atteint un niveau record de dons avec plus de 586 000 € reversés aux associations et ONG pour la conservation des espèces, soit au total un soutien de plus de 4,7 millions € depuis 2001 notamment à travers ses « Projets Nature ». Le Bioparc est ainsi depuis de nombreuses années le premier parc donateur de France au regard de son chiffre d’affaires, confirmant ainsi sa double vocation de sensibilisation et de préservation. « Que ce soit pour les girafes au Niger, pour les vautours dans les Pyrénées ou en Bulgarie, ou encore pour les atèles au Venezuela, nous soutenons de très nombreux projets en Europe, en Afrique, en Amérique du sud ou encore en Asie. Nous soutenons des ONG locales qui travaillent au quotidien sur le terrain pour réintroduire les espèces, les protéger, réaliser des comptages et des suivis. Mais aussi pour sensibiliser les populations locales et favoriser la cohabitation entre les espèces à protéger, les habitants et les éleveurs« , explique Tatiana Beuchat (en photo), responsable conservation et mécénat au Bioparc Conservation. Pour en savoir plus, relire notre article sur le sujet.
Une histoire de famille depuis 1961
L’histoire du Bioparc de Doué-la-Fontaine est avant tout une aventure familiale qui débute en 1961, lorsque Louis Gay transforme une ancienne carrière d’extraction de pierre en zoo. En 1972, son fils Pierre rejoint l’aventure familiale du parc, déjà incontournable en Anjou. Précurseur, le Bioparc abandonne les cages dès 1981 pour créer des espaces plus naturels et favoriser le bien-être animal. En 1999, Pierre Gay succède à son père Louis et marque un tournant en orientant le parc vers une mission de préservation des espèces dans le monde entier avec la création en 2001 des « Projets Nature » à l’occasion des 40 ans du zoo. En parallèle, Pierre, accompagné de son fils François, qui le rejoint en 2003 et occupe aujourd’hui le poste de directeur, développe de grands espaces pour les animaux comme la Vallée des rhinocéros en 2005 et l’incontournable Camp des girafes en 2006. L’arrivée de François insuffle une nouvelle dynamique au parc, marquée par des projets ambitieux comme l’une des plus grandes volières d’Europe en 2009, dédiée à la faune sud-américaine, ou le récent Cratère des carnivores de 2 hectares. Aujourd’hui, la troisième génération poursuit avec passion l’héritage familial en renforçant l’engagement du Bioparc pour la préservation des espèces menacées au sein du site et ailleurs. « Mon père était un aventurier et un amoureux de la nature. Nous avons toujours été entourés par cela et nous avons baigné là-dedans. J’ai moi aussi souhaité m’engager et développer des projets, aujourd’hui un peu partout dans le monde pour préserver les espèces, car là est le cœur de notre action. Nous aimerions également avoir aujourd’hui une action ciblée sur des espèces locales qui disparaissent dans la plus grande indifférence, même si cela fait moins rêver que les girafes du Niger », témoigne Pierre Gay. A noter que le Bioparc est déjà labellisé refuge LPO et est certifié ISO 14 001, une norme qui définit une série d’exigences et d’engagements sur le plan environnemental.
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