Doué-en-Anjou. Un bébé vari à ceinture blanche est né au Bioparc (images)

La prudence était de mise pour annoncer cette naissance rare et l’élevage sensible de ce bébé très attendu. Le 12 avril dernier, un vari à ceinture blanche – Varecia variegata subcincta – est né au Bioparc de Doué-la-Fontaine. C’est le premier petit élevé depuis l’arrivée de l’espèce au parc en 2015 et seulement le 2^ème recensé au monde en 2023. Une naissance remarquable et importante pour l’espèce, l’une des plus délicates à reproduire en captivité, puisque seuls quelques petits naissent chaque année en parc zoologique. Ce lémurien, endémique de Madagascar, est classé « en danger critique d’extinction » par l’UICN. Après une gestation d’environ 4 mois, la femelle a donné naissance à plusieurs petits, dont un seul a survécu. Il a passé ses deux premiers mois auprès de sa mère dans un nid spécialement aménagé par l’équipe du parc. Il était surveillé nuit et jour par ses soigneuses via des caméras afin d’observer les tétées et le comportement de sa mère. Chez les lémuriens, les mères ne portent pas les petits sur leur dos et les laissent au nid pendant qu’elles cherchent leur nourriture, contrairement aux autres espèces de primates. Le petit restait donc seul à l’intérieur pendant que la mère profitait de l’extérieur. Elle le retrouvait plusieurs fois par jour pour le laver et pour qu’il tête. La pesée et l’identification par puce électronique ont eu lieu à environ 6 semaines, confirmant sa parfaite santé. Le poids estimé à la naissance est d’environ 80gr. A 6 semaines, la balance affichait 638gr, signe de sa bonne prise de poids. En revanche, difficile encore à ce stade de dire s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Il faudra patienter encore quelques semaines pour en être sûrs. Il a néanmoins été baptisé Naniry par ses soigneuses et est désormais visible quotidiennement sur son île avec ses parents.

Une espèce en danger critique d’extinction

Il est difficile d’estimer l’état actuel de la population de varis à ceinture blanche à l’état naturel, il en resterait quelques centaines dans les forêts malgaches. Les derniers rapports établissent que l’espèce a perdu 80% de sa population durant les 21 dernières années (3 générations). Les raisons de ce déclin sont nombreuses : destruction de leur habitat, culture sur brûlis pour l’agriculture, exploitation forestière et minière, ainsi que le braconnage pour la consommation humaine. L’animal étant assez facile à piéger, il suffit aux braconniers de placer des collets appâtés aux fruits dans la forêt pour les capturer. Le vari à ceinture blanche se retrouve sur deux sites principaux de Madagascar : la réserve de Betampona, au Nord-Ouest, et l’île de Nosy Mangabe, située au large de la côte Est de Madagascar. Les menaces n’ayant pas été stoppées à l’heure actuelle, le déclin de l’espèce se poursuit à l’état naturel. L’île de Madagascar compte 112 espèces et sous-espèces de lémuriens.  Leur statut est catastrophique : 80 d’entre elles sont en danger critique d’extinction (CR) ou en danger (EN), 26 autres sont classées comme menacées.*

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*source : http://www.primate-sg.org/