Kintana, la femelle vari à ceinture blanche (Varecia variegata subcincta) a donné naissance, le 3 avril dernier, à une portée dont un seul petit a survécu. Chez cette espèce de lémurien endémique de Madagascar, les naissances sont rares et l’élevage délicat. Dans les parcs zoologiques du monde, une dizaine de varis à ceinture blanche est née au cours de ces douze derniers mois, et seuls deux ont pu être élevés (y compris le nôtre). « Outre l’excellente nouvelle de cette naissance, il est vraiment remarquable et encourageant que la femelle ait réussi à élever un petit pour la 2e année consécutive ! En principe, l’élevage demande tellement d’énergie à la femelle qu’elle ne reproduit que tous les deux ans. Cela signifie aussi que la mère a bien compris comment s’y prendre, qu’elle adopte les bons gestes et que potentiellement, si ses petits doivent être parents un jour, ils sauront reproduire les mêmes et perpétuer l’espèce naturellement » explique Florine Wedlarski, vétérinaire du Bioparc. Chez les varis, la gestation dure quatre mois. La femelle a mis bas dans son bâtiment, dans un nid douillet préparé au préalable par les soigneurs. Pour ne pas déranger la petite famille, la surveillance des premières semaines a eu lieu par des caméras installées dans la loge. Elles ont confirmé que Kintana est une très bonne mère qui s’occupe parfaitement de son petit. Vendredi 3 mai, les vétérinaires ont pu procéder à son examen médical et à son identification. Il s’agit d’un mâle, qui pesait 426 grammes à 1 mois. Il fera sa première sortie en extérieur début juin, bien entouré par son père, sa mère et sa grande sœur. Ses soigneuses l’ont baptisé Naïro.
Une espèce en « danger critique d’extinction »
La population actuelle de varis à ceinture blanche à l’état naturel est difficile à estimer. Il en resterait quelques centaines dans les forêts de Madagascar, seule aire de répartition de l’espèce. Les derniers rapports établissent que ce lémurien a perdu 80% de sa population sur les 20 dernières années. Les raisons de ce déclin sont nombreuses : destruction de leur habitat, culture sur brûlis pour l’agriculture, exploitation forestière et minière, ainsi que le braconnage pour la consommation humaine. Le vari à ceinture blanche se retrouve sur deux sites principaux de Madagascar : la réserve de Betampona, au Nord-Ouest, et l’île de Nosy Mangabe, située au large de la côte Est de Madagascar. Les menaces n’ayant pas été stoppées à l’heure actuelle, le déclin de l’espèce se poursuit à l’état naturel. L’île de Madagascar compte 112 espèces et sous-espèces de lémuriens. Leur statut est catastrophique : 80 d’entre elles sont en danger critique d’extinction (CR) ou en danger (EN), 26 autres sont classées comme menacées (http://www.primate-sg.org/).
Pour aller plus loin : Pour en savoir plus sur la naissance des varis à ceinture du Bioparc, un épisode spécial du Podcast « une autre idée du zoo» enregistré en 2023 avec la soigneuse référente de l’espèce, est toujours disponible : « Des varis à tout prix »
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