L’établissement, qui est une véritable institution dans le Douessin, a été repris par Céline Justeau et Baptiste Leroux. Ils y proposent une cuisine traditionnelle avec pour le moment un ciblage particulier sur les travailleurs qui cherche un lieu pour se restaurer le midi. « C’est pourquoi nous sommes ouverts du lundi au vendredi, le midi avec une formule simple avec trois plats au choix. Notre volonté était de proposer un repas simple, bon, entièrement fait maison, avec des produits de saison, et à un coût abordable. L’idée était de se faire connaitre dans un premier temps et de voir comment cela prend. Nous verrons par la suite pour ouvrir sur d’autres horaires avec des propositions différentes pour un autre public », présente Baptiste. D’autant que l’établissement profite d’une situation très favorable, juste en face du Bioparc et sur un axe très passant (15 000 véhicules par jour). Une deuxième salle à l’arrière permettra de proposer des retransmissions sportives ou d’accueillir des clients en groupe par exemple. Une terrasse viendra également s’ajouter dans les prochaines semaines, dans un esprit guinguette.
Des parcours différents, mais complémentaires
Baptiste et Céline se sont rencontrés il y a plusieurs années dans un restaurant du Douessin où, elle, était serveuse et lui, travaillait en job saisonnier alors qu’il était étudiant. « Le courant était alors bien passé et nous sommes restés en contact. On s’était dit un jour que si l’occasion se présentait, on monterait une affaire ensemble », explique-t-elle. Au mois de mai 2021, ils ont eu vent de la volonté des anciens propriétaires de La Halte de vendre l’affaire. Ils se sont alors dit que le moment était venu de se lancer. « Nous avons monté le dossier pour le présenter aux banques… Cela n’a pas été évident puisque les anciens propriétaires voulaient absolument vendre, les conseillers locaux étaient certains que cela passerait, mais la commission régionale était plus frileuse. Finalement nous avons bataillé et avons réussi à ce que le dossier soit accepté. Nous avons également connu des ralentissements administratifs qui nous ont fait perdre 3 à 4 mois. » Mais finalement, au début du mois de novembre l’affaire est signée et les associés sont propriétaires du restaurant. « Nous avons quitté nos emplois en décembre. Céline était serveuse depuis 15 ans, quant à moi, j’étais comptable. Mon métier n’avait donc rien à voir avec le milieu de la restauration. Toutefois, cela était très complémentaire pour tenir un restaurant entre nos deux experiences. »
Un contexte où les prix s’envolent
Trois mois de travaux plus tard pour redonner un coup de jeune et réorganiser les espaces le restaurant a été ouvert. « On s’est fait surprendre à l’ouverture. Il y a eu beaucoup de clients. Nous n’avions pas encore tout à fait pris nos marques, mais visiblement cela a été transparent pour les clients qui semblent avoir apprécié. Certains reviennent régulièrement. Depuis, nous avons trouvé un bon rythme de croisière et la fréquentation reste très bonne », témoignent-ils. Leurs marques, ils ont également dû les prendre avec les fournisseurs. « C’était une partie tout à fait nouvelle du métier. Il a fallu rencontrer les fournisseurs et apprendre à négocier les prix. Nous sommes tombés dans une période très difficile où les tarifs fluctuent beaucoup. On sent l’impact de la crise en Ukraine. D’un jour à l’autre les prix peuvent grimper en flèche. Il faut alors faire du stock quand ils semblent bas… » Les néo-restaurateurs ont également dû voir leurs tarifs à la hausse : « On était partis sur un menu avec boisson à 13€50. Mais finalement, au vu des tarifs des matières premières, nous sommes passés à 14€ le menu sans les boissons. Il s’agissait du seul moyen de conserver un menu fait maison et complet. »
Un coup de pouce indispensable d’Anjou Initiatives
Mais il n’est pas toujours évident au départ de pouvoir acheter les produits, puisque les finances de l’entreprise sont encore jeunes. Pour ce faire, les associés ont bénéficié d’une aide d’Anjou Initiatives qui soutient les porteurs de projets de création ou reprise d’entreprises. « Nous avons monté un dossier que nous avons présenté à un jury. Le but était d’obtenir un financement pour le stock de démarrage. Une aide indispensable pour se lancer. L’idée est de présenter le réel et le sérieux du projet et son ambition sur le long terme. Finalement, malgré le stress, cela s’est très bien déroulé. Un des membres du jury vient même manger ici toutes les semaines depuis l’ouverture », se réjouissent-ils. Ils bénéficient également d’une prime pour l’embauche d’un cuisinier, Pierre Meteau.
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés