Avec AFP
Au 1er mai, 65% des nappes métropolitaines se situaient au-dessus des normales, avec 21% dont les niveaux étaient même très hauts. A l’inverse, 22% étaient sous les normales, dont 4% à des niveaux très bas, dans le Roussillon mais aussi dans certaines parties de la Corse, a annoncé mercredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). C’est beaucoup mieux que l’an dernier à la même époque, où la situation était « très inquiétante » avec 68% des nappes sous les normales, souligne le BRGM. La France pourrait donc éviter de voir se reproduire le scénario tendu des deux derniers étés. Il y a aussi une « légère amélioration par rapport au mois dernier malgré la reprise de la végétation », qui absorbe une partie des précipitations, note le BRGM. Au 1er avril, 58% des nappes étaient au-dessus des normales et 27% étaient en dessous. En 2023, deux tiers des départements métropolitains connaissaient encore en octobre une alerte rouge de « crise sécheresse », après un été particulièrement sec, entraînant d’importantes restrictions d’eau: interdictions d’arrosage pour les particuliers et les agriculteurs, remplissage des piscines interdit, prélèvements réduits pour certains usages industriels… En 2022, jusqu’à 700 communes avaient été privées d’eau potable.
Des incertitudes
Sur les trois premières semaines de mai, la pluie a continué à tomber dans certaines régions, retardant la période de vidange des nappes, qui traditionnellement débute en avril. Et même si la végétation printanière est maintenant bien sortie, elle peut profiter de sols particulièrement humides pour bien s’alimenter en eau et ainsi moins puiser dans les nappes. De même, les précipitations favorisent une irrigation naturelle des cultures, retardant là aussi une sollicitation trop importantes des réserves aquifères en profondeur. Quelques incertitudes demeurent toutefois pour les prochains mois, tempère le BRGM. Les anticipations de Météo-France jusqu’à juillet montrent une tendance à des conditions plus chaudes que la normale, qui pourraient favoriser l’évaporation de l’eau. Et pour les précipitations, il est impossible de prévoir si les pluies vont continuer ou pas. La situation de certaines nappes pourrait donc brutalement se détériorer. Ce pourrait notamment être le cas pour le sud-ouest du bassin parisien, le sud de l’Alsace, la chaîne des Puys dans le Massif central, le couloir de la Saône, l’Est lyonnais ou encore l’ouest des Pyrénées.
Un été plus chaud que la normale est le scénario le plus probable selon Météo-France
Des conditions plus chaudes que la normale en France « sont les plus probables » pour les trois prochains mois (juin à août), a annoncé Météo-France ce mardi, mais il est encore trop tôt pour établir des prévisions pour les Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août). « Le scénario d’un trimestre plus chaud que la normale est le plus probable pour la France » et « cette probabilité est plus marquée pour les régions méditerranéennes », annonce l’établissement public dans ses dernières « tendances à trois mois », actualisées chaque mois. Selon ces probabilités, à ne pas confondre avec des prévisions, il y a 50% de chance que la France métropolitaine connaisse un été météorologique (juin-juillet-août) plus chaud que les normales, 30% conforme aux normales et 20% plus froid, des chiffres identiques à une communication précédente pour la période mai-juin-juillet. Les normales météo sont calculées sur les trois dernières décennies, donc sur la période 1991-2020, déjà nettement marquée par les effets du réchauffement climatique d’origine humaine.
Mais « il est trop tôt pour prévoir les conditions météorologiques de cet été semaine par semaine », souligne Météo-France, qui met en garde contre les conclusions hâtives. Ainsi, il n’est pas possible de prévoir si l’été sera caniculaire ou non – facteur qui peut influencer l’organisation de certaines épreuves sportives. Les canicules « sont bien anticipées quelques jours à l’avance, difficilement au-delà de 8 jours », explique Météo-France. Concernant les précipitations, « le sud-ouest et le pourtour méditerranéen seront probablement plus secs que la normale alors qu’aucune tendance n’est privilégiée pour le reste du territoire ». Ce scénario « n’exclut pas des épisodes ponctuels avec une pluviométrie pouvant être localement importante », avertit toutefois l’établissement public. Elles consistent, à partir de l’observation des océans, de l’atmosphère et des glaces de mer couplées à l’analyse des modèles climatiques, à envisager la probabilité de trois scénarios: proche, en dessous ou au-dessus des normales saisonnières. « Depuis quelques années, en cohérence avec la tendance planétaire du changement climatique, les étés sont plus fréquemment au-dessus des normales de saison, mais les épisodes de chaleur ou les canicules diffèrent en termes d’intensité, de temporalité et de localisation d’un été à l’autre », explique encore Météo-France. « Des « parenthèses » de fraîcheur ne sont jamais exclues non plus, comme au cœur de l’été 2023″, conclut l’organisme.
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