Avec AFP
En tout 1 610 espèces sur les 2 857 menacées de disparition en France ne sont inscrites dans aucun arrêté de protection. L’UICN note qu’il existe de fortes disparités selon les types d’espèces et les zones géographiques. Ainsi, si tous les amphibiens et la quasi-totalité des mammifères et des reptiles menacés font l’objet de mesures de protection, aucune araignée, requin ou raie n’est protégé. De manière plus générale, les poissons, les invertébrés et les plantes ne sont protégés « qu’en faible proportion » pointe l’UICN. Géographiquement aussi une forte disparité existe, les espèces menacées de certains territoires d’outre-mer comme la Guadeloupe, la Martinique ou la Polynésie apparaissant davantage négligées que sur le territoire métropolitain. Ces constats « mettent en évidence des lacunes importantes dans la protection des espèces menacées et appellent à renforcer significativement la couverture de la protection réglementaire » de la biodiversité en France, qui apparaît « insuffisante et partielle », estime Martine Bigan, présidente de la commission de sauvegarde des espèces du Comité français de l’UICN. En France, les espèces protégées sont listées dans des arrêtés ministériels ou préfectoraux qu,i pour chaque espèce, précisent une série d’interdictions, comme la destruction des individus, la destruction et l’enlèvement des œufs ou des nids, la collecte ou la capture des spécimens, leur commercialisation, la dégradation de leurs habitats naturels, etc. L’organisme préconise que ces arrêtés soient étendus à toutes les espèces « en danger critique », « en danger » ou « vulnérables » et d’y inclure également les espèces « quasi menacées » qui présentent des facteurs de vulnérabilité (faible taux de reproduction, migration …) ou de forts besoins de conservation comme les espèces endémiques. L’UICN juge également nécessaire d’intégrer « systématiquement » la protection des habitats essentiels aux espèces dans les arrêtés de protection. Enfin « certains arrêtés trop anciens ne sont plus en phase avec les dernières connaissances et ne répondent plus aux besoins de protection des espèces face aux menaces actuelles » et doivent être réactualisés d’ici 2026, souligne l’UICN. L’organisme cite l’exemple de ceux concernant les plantes datant de 1982, les poissons d’eau douce (1988) ou certains insectes de l’Hexagone, dont l’Agrion joli – une libellule au corps annelé de bleu et de noir – classée « vulnérable » et pourtant non protégée.
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