Daté de novembre 2022, le rapport de l’IGF sur l’inflation des produits alimentaires a été commandé par le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Selon le rapport, la hausse des prix des produits alimentaires provient de plusieurs facteurs : guerre en Ukraine ; reprise post-Covid ; conditions météorologiques liées au réchauffement climatique ; crises sanitaires animales ; facteurs de nature économique (perte de compétitivité de l’agriculture française, pénurie de main-d’œuvre, notamment). Ni les producteurs agricoles, ni l’industrie agroalimentaire et les distributeurs n’ont profité de l’inflation, constate l’IGF après analyse des marges brutes de chaque maillon de la chaîne, de la matière première au produit mis en vente auprès des consommateurs. En juillet 2022, un rapport du Sénat sur l’inflation et les négociations commerciales soulignait déjà l’absence de « phénomène généralisé de hausses abusives » des prix du côté des industriels hormis quelques cas de « pratiques contestables« .
Le constat d’une baisse des marges
L’étude a examiné les marges sur douze produits alimentaires courants : jambon cuit, bœuf haché, escalope de poulet, lait demi-écrémé, veau, viande ovine, yaourt nature, beurre, emmental, camembert, baguette et pâtes. Il en ressort que :
– la hausse des prix des matières premières agricoles est la première cause de l’inflation (l’excédent brut d’exploitation de l’agriculture augmente de 12%) ;
– la grande distribution a diminué sa marge brute pour la moitié de ses produits ;
– pour plus des deux tiers des produits, l’augmentation des coûts de production de l’industrie agroalimentaire est significativement supérieure à l’évolution de sa marge brute.
Pour l’IGF, l’industrie agroalimentaire a « comprimé ses marges » et « la grande distribution n’a pas contribué à renchérir les prix à la consommation des produits alimentaires« .
Des prévisions à la hausse en 2023
Les prévisions annoncent une inflation supérieure à 4% en 2023, puis un reflux vers 2% en 2024, selon le rapport. Trois raisons sont évoquées :
– le maintien à un niveau élevé du cours des matières premières (blé, maïs, par exemple) ;
– la forte hausse du prix de l’énergie, qui pourrait s’amplifier en 2023 ;
– les difficultés de production (baisse d’approvisionnement, pénurie de main-d’œuvre, notamment).
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