Ce mercredi 2 août, les êtres humains ont consommé toutes les ressources que notre planète peut régénérer en une année. Nous vivons donc à partir d’aujourd’hui à crédit en termes de ressource. Cette journée s’appelle aujourd’hui communément le Jour du Dépassement. Elle est calculée chaque année par Global Footprint Network. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Le jour du Dépassement correspond à la date à laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut reconstituer en une année, ce que l’on appelle la biocapacité. Nous consommons donc globalement plus que ce qu’il est possible de produire. Il faudrait aujourd’hui l’équivalent de 1.7 Terre en surface pour répondre à notre consommation actuelle. Cette date du 2 août signifie aussi que les êtres humains vivent « durant 5 mois dans le rouge en entamant le capital naturel nécessaire au maintien de la vie sur Terre », explique l’association WWF. Cette date n’a cessé de reculer au fil des années. A noter que le ralentissement de nos activités durant la crise sanitaire a permis de gagner quelques jours.
Il faudrait 2.9 planètes Terre pour vivre à la Française
A noter toutefois que cette date du Jour du Dépassement est la date mondiale, et donc une moyenne réalisée en fonction de la consommation des différents pays. En France, il y a bien longtemps que nous vivons à crédit. En effet, le jour du Dépassement, pour la France, était le 5 mai dernier. « Un très mauvais signal : si toute l’humanité consommait comme les Français, nous aurions besoin de 2,9 planètes. En effet, malgré tous les engagements pris par les décideurs politiques, les hauts sommets organisés, nous n’avons pas réussi à faire reculer cette date, qui stagne en France depuis des années », poursuit WWF.
« Les solutions existent, il est grand temps de les mettre en œuvre ! »
L’association de protection de l’environnement WWF met également en avant plusieurs solutions qu’elle estime applicables pour tenter de faire changer cette tendance. Pour l’association, l’un des grands enjeux est notamment la préservation de la ressource en eau potable. Cela passe selon WWF par deux grands leviers :
– La transition de l’agriculture vers l’agroécologie : « les pratiques agroécologiques (couverture des sols, agroforesterie…) permettent une meilleure résistance des surfaces aux épisodes de sécheresse, un meilleur stockage de l’eau dans les sols et une meilleure recharge des nappes d’eau souterraines. Le WWF France soutient, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, un projet d’agroforesterie, afin d’accompagner les agriculteurs dans, notamment, la plantation de haies. Cette technique a pour objectif de rendre plus résilients les sols, en les maintenant plus souvent à l’ombre et de permettre une meilleure rétention de l’eau. Enfin, un signal positif doit être envoyé par les décideurs : une opportunité se dessine à la rentrée avec le Pacte et Loi d’Orientation et d’Avenir pour l’Agriculture. Le WWF France appelle à ce que cette future Loi d’Orientation donne enfin un cap clair : celui de la transition agroécologique. »
– Les solutions fondées sur la nature : « en restaurant des cours d’eau, des zones humides, des tourbières, nous améliorons la résilience de la nature face aux épisodes climatiques extrêmes et nous améliorons l’état quantitatif et qualitatif de la ressource en eau. Un projet de loi sur la restauration de la nature est actuellement en cours de discussion au niveau européen. Plus de 1,2 millions de citoyens ont déjà apporté leur soutien et interpellé leurs députés européens pour que le texte soit à la hauteur de l’urgence. »
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