Avec AFP
« La fin de l’expérimentation et la mise à disposition pour 2025 des médicaments à base de cannabis se préparent », a annoncé dans un communiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Plusieurs pays européens, ainsi qu’Israël et certains États américains, laissent déjà la possibilité aux médecins de prescrire des produits à base de cannabis, une piste thérapeutique qui fait l’objet de controverses dans le monde médical. L’intérêt thérapeutique du cannabis, surtout envisagé contre la douleur et l’anxiété, est en effet sujet à débat. En l’état actuel des connaissances, les études tendent à confirmer certains bénéfices, mais qui restent limités. La France, elle, envisage depuis plusieurs années de légaliser le cannabis médical et a, en ce sens, lancé depuis 2021 une expérimentation impliquant quelques milliers de patients. Fin 2023, le gouvernement, après avoir longtemps temporisé sur le sujet, a ouvert la voie à l’autorisation du cannabis thérapeutique, lui donnant un statut particulier via la loi annuelle de financement de la Sécurité sociale. Ce statut laisse pendant cinq ans à l’ANSM la possibilité d’autoriser des produits à base de cannabis, sans attendre une éventuelle autorisation au niveau de l’Union européenne (UE). En vue d’une autorisation l’an prochain, « ces médicaments devront avoir obtenu une autorisation délivrée par l’ANSM au plus tard le 31 décembre 2024« , a souligné l’agence. Celle-ci a, par ailleurs, fait part de la prolongation de l’expérimentation en cours. En effet, celle-ci devait s’achever fin mars, ce qui aurait empêché pendant plusieurs mois les participants de recevoir leur traitement avant une autorisation éventuelle l’an prochain. Finalement, « les patients inclus avant le 27 mars 2024 pourront poursuivre leur traitement par cannabis médical dans le cadre du suivi mis en place avec leur médecin », a expliqué l’agence, précisant qu’en revanche, il ne serait plus possible d’intégrer de nouveaux patients après cette date butoir. Au total, un peu plus de 3.000 patients auront participé à l’expérimentation. L’ANSM a, en revanche, annoncé que les médicaments sous forme de fleurs de cannabis (à inhaler) seraient retirés ces prochaines semaines de l’expérimentation. Les médecins concernés sont donc appelés à cesser peu à peu de les prescrire. L’autre forme de ces médicaments à base de cannabis est à avaler : huile ou comprimé.
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