Deux ans et demi après l’adoption d’une loi contre la maltraitance, ce plan porté par le ministère de l’Agriculture prévoit une vingtaine de nouvelles mesures pour mieux lutter contre les abandons, aujourd’hui difficilement quantifiables, la maltraitance et l’errance canine et féline, a indiqué le cabinet du ministre Marc Fesneau. Il s’agit notamment d’améliorer la formation et la sensibilisation du grand public, des acteurs de terrain et des forces de l’État sur le sujet, de mettre en place un « parcours d’acquisition responsable » pour renforcer la responsabilité des adoptants, de réguler le métier d’éducateur canin ou encore d’encourager la stérilisation des animaux. Un plan élaboré en partenariat avec les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Environnement, mais aussi les associations de protection animale (la Fondation Brigitte Bardot, la SPA, Solidarité Peuple Animal, la Fondation 30 millions d’amis et la confédération nationale Défense de l’animal) et les organisations vétérinaires (l’Ordre des vétérinaires et l’association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie). « C’est la première fois que l’État intervient dans la protection animale, autrement que dans une logique de réglementation. C’est vraiment un changement de paradigme« , se réjouit Jean-Charles Fombonne, président de la SPA auprès de l’AFP. « C’est un plan qui ne paraît pas forcément très concret, mais c’est l’aboutissement d’une mise en commun de réflexions, de solutions et de moyens », abonde Estelle Prietz, élue au Conseil national de l’Ordre des vétérinaires. S’ils saluent l’initiative, il s’agit en réalité surtout « (d’)une bonne feuille de route » plus que d’un « plan d’action », abondent les acteurs de la protection animale. « Il ne faut pas que ce soit un point d’arrivée, mais un point de départ ambitieux », insiste Reha Hutin, présidente de la fondation 30 millions d’Amis, qui déplore par ailleurs que « ce plan de soit pas officiellement accompagné de moyens supplémentaires ». Un regret partagé par la SPA et la Fondation Brigitte Bardot. « Il n’y a aucun moyen affecté, ni annonces de recrutements ou sur la mise en place d’une équipe dédiée », regrette Lorène Jacquet, responsable des campagnes et du plaidoyer au sein de la Fondation Brigitte Bardot. Outre les trois millions d’euros du budget 2024 dédiés à la lutte contre l’errance féline, le ministère de l’Agriculture prévoit toutefois la création d’un fonds alimenté par des dons émanant des entreprises d’ici 2025.
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