L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. Elle traduit soit un désintérêt pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin d’exprimer son désaccord. L’augmentation tendancielle de l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation. L’abstention peut être ponctuelle et conjoncturelle : indifférence à telle élection, à tel enjeu, refus de départager les candidats, incapacité à se reconnaître dans les candidatures proposées, ou bien encore préoccupations personnelles qui éloignent des enjeux du scrutin… La citoyenneté contemporaine est souvent une citoyenneté par intermittence. L’abstention présente aussi une dimension structurelle. Ainsi observe-t-on, dans certains groupes sociaux, peu de curiosité pour la politique en général et les élections en particulier. Les jeunes, les non-diplômés, les personnes présentant un faible niveau d’intégration sont quelques-unes des catégories au sein desquelles l’abstention est forte, au point d’apparaître comme une quasi-norme sociale. Dans des milieux populaires touchés par la crise, l’abstention est aussi une façon de signifier sa défiance à l’égard de la classe politique dans son ensemble, voire du jeu démocratique dans son principe. C’est sans doute la raison pour laquelle l’abstention augmente en France depuis plusieurs décennies, seule l’élection présidentielle échappe à cette tendance (l’abstention n’y est jamais supérieure à 30%). Mais pour les autres élections, la barre symbolique de 50% des inscrits est souvent franchie : 50% d’abstentionnistes aux européennes de 2019 malgré une augmentation de la participation, près de 60% aux second tour des municipales 2020, plus de 65% au premier et au second tour des départementales et régionales de 2021.
Pourquoi un vote peut-il être déclaré « nul » ?
Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés, qui ne peuvent pas être pris en compte dans les résultats de l’élection. Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul. L’électeur n’a pas forcément souhaité que son vote soit nul (il a cru, par exemple, qu’une mention manuscrite ajoutée n’aurait aucune incidence). Mais il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents candidats et programmes présentés.
Quel est le sens du vote blanc ?
Le vote blanc consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection. Depuis la loi du 21 février 2014 visant à reconnaître le vote blanc aux élections, les bulletins blancs sont décomptés séparément des votes nuls et annexés en tant que tels au procès-verbal dressé par les responsables du bureau de vote. Mais, comme auparavant, ils ne sont pas pris en compte dans le nombre des suffrages exprimés (ensemble des bulletins moins les votes blancs et nuls). L’objectif de la loi est de reconnaître que le vote blanc est un acte citoyen qui se distingue de l’abstention. L’électeur s’étant déplacé jusqu’à son bureau de vote, il exprime une volonté politique de participer au scrutin pour dire son refus de choisir entre les candidats en lice. La prise en compte du vote blanc pourrait permettre de faire reculer le taux d’abstention.
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Commentaires 2
Bonsoir .
Merci à Passi
Passi l emeute 1998
Bien avant les gilets jaunes..
Depuis des décennies, l’abstention augmente. Ne serait-ce pas dû aux jeunes en particulier dès lors que le droit de vote a été avancé à l’âge de 18 ans. Voter à 18 ans, c’est beaucoup trop jeune et à cet âge, on a bien d’autres préoccupations que celle d’aller voter.