« Au moment où j’écris ces lignes, je suis chez moi, à Angers. Il est 18h passé, à l’extérieur il fait plus de 41°, et dans mon appartement, un gros 30°. La presse se vante même de dire que le village le plus chaud de France est en Anjou, un département au climat tempéré. Ce n’est pas ça l’été. Cette nouvelle canicule me fait basculer dans un mix de sentiments, aussi désagréable les uns que les autres.
Je sais que ces mots vont se noyer dans notre quotidien et je ne suis même pas sûr qu’ils seront lus par de nombreuses personnes. Peut-être même qu’ils seront perdus entre deux sujets inutiles et en soi, ce n’est pas si grave. J’ai juste besoin d’écrire ce que je ressens. Ces mots ne vont pas apporter de solutions, ils ne vont pas non plus changer le monde, c’est juste un cri d’alerte de plus, venant du cœur. Ce texte va être brouillon, et j’en suis désolé, sincèrement.
Du haut de mes 22 ans, j’ai la chance de faire de ma passion mon métier en travaillant dans une association de protection de l’environnement. Je suis connu pour être quelqu’un d’optimiste, toujours avec le sourire, même quand ça ne va pas.Mais là, vous rendez-vous compte de ce que nous traversons ? Comment peut-on garder le moral face à l’ampleur de la situation ?!
Je me souviens qu’à l’école, on nous apprenait le tri des déchets et qu’on nous disait qu’il fallait le faire pour l’avenir de nos enfants, de mes enfants. Aujourd’hui, rien n’a changé et nous en sommes toujours rendus à apprendre à trier nos déchets, comme si rien n’avait évolué en 20 ans. Dans ce présent, ce n’est pas mes enfants qui vont vivre l’enfer, c’est moi, c’est nous qui le vivons.
Je n’en veux pas à mes parents ou à mes grands-parents qui ont vécu comme on leur a dit de vivre, et qui, sans le savoir ont usé la terre. Je suis même plutôt fier de mes parents qui récupèrent aujourd’hui l’eau du lavage de la salade pour s’en servir pour la chasse d’eau. Je suis admiratif de mon grand-père, anciennement agriculteur, qui a eu une prise de conscience et qui m’avait dit un jour « on a usé la Terre avec notre modèle agricole et j’en suis désolé. À vous de la sauver ».
Aujourd’hui, je suis désemparé et apeuré face au mur que nous nous prenons. Comment la vie peut-elle être belle quand nous traversons des canicules records, un manque d’eau inédit, des incendies incontrôlables, des orages extrêmes, ou encore un effondrement de la biodiversité. Tout ça, c’est à cause de nous et nous payons à présent le prix de notre inaction. Arrêtons de nous voiler la face en pensant que la solution devant ce désastre est la fin des terrasses chauffées ou l’interdiction des pailles en plastiques. Arrêtons de penser que tout va bien se passer.
Tous les signaux sont au rouges et s’emballent bien plus vite que prévus, et croyez-moi, nous ne sommes pas prêts à affronter la suite.
François Gemenne a écrit aujourd’hui : « Dans quelques années, nous nous souviendrons avec émotion de l’époque actuelle, où le thermomètre n’atteignait les 40° que quelques jours ». Cette phrase est criante de vérité et peut s’appliquer à tellement d’autres sujets.
Et malgré tout, nous continuons à faire comme si de rien n’était. Nous urbanisons en masse, nous surexploitons nos ressources, nous organisons une coupe du monde avec des stades climatisés, nous prenons toujours plus la voiture et l’avion, nous achetons encore et encore des produits suremballés venant de l’autre bout du monde et certains vont même dans l’espace pour leur plaisir personnel… Les climatoseptiques diffusent toujours leurs pensées sur les réseaux sociaux et dans les médias, alors que ce chamboulement et les impacts qu’il a est indéniable.
Il faut faire bien plus, il faut plus qu’une mobilisation générale, il faut plus qu’un effort de guerre. Mettons un gros coup de frein sur notre mode de vie et ralentissons. Retourner à une vie plus simple n’est pas un pas en arrière et encore moins « être un Amish » (comme dirait notre cher président), bien au contraire, cela signifie penser à notre présent et à notre avenir tous ensemble ! Nous pouvons le faire, il n’y a qu’à regarder ce qui a été fait pour sauver la couche d’ozone.
L’humanité est capable de tellement de chose.
Alors voilà, j’ai encore énormément de chose à dire, mais je n’ai pas les mots et je ne veux pas en faire des pages et des pages. Désolé pour ce texte brouillon et un peu déconstruit. Na baissons pas les bras, ça va être dur, mais ensemble, je suis convaincu que nous pouvons limiter la casse. »
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Commentaires 5
Bonjour jeune homme. Votre courrier est sincère juste et je le partage. Effectivement ce n est pas la paille en plastique qui est en jeu.
Il faut être lucide même si toute les voitures du.monde était électrique cela ne changerait pas le réchauffement. Le souci est plus grave…
Moi j abandonne de convaincre pardon.
Bonne continuation
Bravo !! Votre article est lu ! Oui, nous allons vivre maintenant des moments très difficiles. J’ai 50 ans de plus que vous . J’ai eu la chance de voir des bleuets , de nombreuses fleurs disparues aujourd’hui… oiseaux , faune , ect…
Vous avez eu raison de publier un tel article !
La vérité n’est pas » toujours bonne à dire » mais là , il le faut ! Merci de votre courage.
Théophile a tort de penser que supprimer le plastique des pailles etc… ne fait pas partie des solutions. Chaque geste compte et fait le travail du colibri certes mais tous les gestes sont importants. Le monde entier a bien compris l’importance du défi et des améliorations sont réalisées chaque jour. Mais rien ne se fait en un claquement de doigts et il faudra du temps. Quel moyen de transport avez-vous utilisé pour vous déplacer en Pologne T. Tusseau?
La vérité est au contraire toujours bonne à dire, mais c’est à l’écouter qu’elle gêne. Sommes-nous prêts à revenir à 60 ou 100 ans en arrière pour mettre les pendules à zéro et prendre les mesures qui s’imposent ? Nos politiques sont-ils prêts à prendre ces mesures qui risquent de leur faire perdre leurs sièges ?
Trop d’accord pas si brouillon. En ce moment 1 pub du Gouv à la tv : mettez 1 couvercle sur 1 casserole, éteignez la lumière en sortant etc , on en est encore là en 2022. Quand je vois ces retraités qui voyagent souvent en avion, roulent en camping-car et demandent l’augmentation des retraites ! Et ces français qui n’attende ett que des aides de l’état mais partent en masse en vacances 1 HONTE. Je suis retraitée ni de droite, ni de gauche juste du côté du bon sens