« Il n’y a pas plus puissant somnifère que les habitudes routinières de conduite, endormant efficacement la vigilance qui requiert pourtant l’attention de tous les instants. L’action de conduite est complexe, heureusement automatisée pour les gestes techniques les plus simples, mais au-delà de ce niveau de base il convient pour chacun d’entre nous de garder à l’esprit que nous partageons l’espace tout en nous déplaçant. Ce partage induit des règles, facilement assimilables, que certains semblent avoir soit partiellement oubliées, ou refusent d’observer. Le risque est donc permanent. Si la vitesse, l’alcool, et la consommation de stupéfiants restent le trio de tête quant aux facteurs aggravants, ils passent sous silence tous les autres, ceux d’une conduite répondant à des habitudes hélas solidement ancrées, par inconscience ou « je m’en foutisme », et que souligne avec justesse M. Brechet.
Résidant dans une toute petite commune, je ne compte plus les passages à une allure beaucoup trop élevée dans une voie étroite, les coups de frein du dernier instant avant le virage aveugle pour cette même raison, et il en va bien sûr de même sur la petite route qui jouxte notre terrain. Je vous laisse imaginer les conséquences d’une rencontre avec un véhicule agricole, ou un poids lourd égaré par son GPS.
Il suffit en effet d’un court déplacement sur peu de temps pour croiser des véhicules non éclairés par mauvais temps, ou partiellement éclairés en raison d’un entretien défaillant, l’absence (parfois délibérée) de l’avertisseur de direction à chaque bifurcation ou aux carrefours, le non-respect des distances de sécurité (certains doivent parvenir à lire l’adresse du garage sur la plaque d’immatriculation arrière du véhicule qui les précède en roulant..), les arrêts au stop largement inexistants, et toutes ces petites choses qui « pourrissent » allègrement le plaisir de conduire, encore bien présent en ce qui me concerne.
Porteur de projet en ce domaine, je veux encore croire qu’il existe des solutions efficaces pour qu’ensemble, nous puissions diminuer ce risque qui cause encore plus de 3500 morts injustifiables, par an, sur nos routes. Il suffit de le vouloir collectivement, et avec l’aide des forces de l’ordre. »
Relire le courrier du lecteur : Semaine de la sécurité routière : des actions plus efficaces sur le terrain
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