Après l’ère du « progrès », place à l’âge de la résilience. La Terre a été mise à mal par l’activité humaine au cours des derniers siècles et il est urgent de transformer notre rapport à notre environnement. Jeremy Rifkin, prospectiviste de renom, articule les savoirs en biologie, économie, histoire, physique et sociologie pour dresser un diagnostic transdisciplinaire de notre époque. « A l’âge de la résilience, gouverner ne signifie plus exercer la souveraineté sur les ressources naturelles mais assurer l’intendance des écosystèmes régionaux. Et cette gouvernance biorégiobale est beaucoup plus partagée, distribuée : les populations locales assument la responsabilité d’entretenir leur petit morceau de biosphère terrestre et de s’y adapter ».
À ses yeux, il ne s’agit plus aujourd’hui de courir après l’efficacité mais de faire grandir notre capacité de résilience. Nous devons tout repenser : notre vision du monde, notre compréhension de l’économie, nos formes de gouvernement, nos conceptions de l’espace et du temps, nos pulsions les plus fondamentales et, bien sûr, notre relation à la planète. « Dans la troisième révolution industrielle, les immeubles ne seront plus des espaces privés, clos, passifs, mais des entités nodales, potentiellement actives, qui partageront entre elles leurs énergies renouvelables, leurs économies d’énergie, leurs capacités de stockage énergétique, leur mobilité électrique et une large gamme d’autres activités économiques et sociales à la discrétion de leurs occupants. Les bâtiments autonomes, intelligents, seront l’une des composantes essentielles de la société résiliente en voie d’émergence. »
Face à ces constats, à l’incompatibilité entre le capitalisme, l’idéal de progrès et d’efficience et le caractère limité des ressources naturelles, Jeremy Rifkin imagine pour demain un nouveau paysage. Il s’appuie sur les travaux d’une génération montante de physiciens, de chimistes et de biologistes à la pointe de la recherche pour mettre en avant une nouvelle vision de la nature humaine, montrant en quoi la vieille idée qui faisait de nous des êtres autonomes agissant les uns sur les autres et sur le monde naturel est devenue caduque. « Aujourd’hui, pour la première fois, un message que seuls énonçaient quelques lanceurs d’alertes est repris de toutes parts : le réchauffement climatique induit par l’activité humaine est en train de provoquer la sixième extinction de masse de la vie sur Terre. Toutes les sonnettes d’alarme retentissent. »
Jeremy Rifkin propose de nouveaux chemins pour penser notre époque et dessine des perspectives d’adaptation aux bouleversements en cours et à venir. « Les virus se succèdent. Le climat se réchauffe. Et la Terre se réensauvage sous nos yeux. Longtemps nous avons cru que nous pouvions forcer la nature à d’adapter à notre espèce. Aujourd’hui nous voici contraints, mortifiés, de nous adapter à un monde naturel imprévisible. L’humanité n’a pas de mémo, pas de playbook, pour faire face au cataclysme qui se déchaîne autour de nous. »
A propos de l’auteur
Jeremy Rifkin est essayiste, spécialiste de prospective. Il a notamment travaillé sur l’impact sociétal de potentialités scientifiques et techniques nouvelles. Il est à l’origine de plusieurs concepts, comme celui de la troisième révolution industrielle, qui lui ont valu de jouir d’une grande influence et de conseiller l’Union européenne ainsi que des chefs d’État du monde entier. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, qui ont été traduits en plus de trente-cinq langues. Il a publié aux Liens qui libèrent La troisième révolution industrielle, La société du coût marginal zéro, Une nouvelle conscience pour un monde en crise et Le New Deal vert mondial.
« L’âge de la résilience, la Terre se reensauvage, il faut nous réinventer » – Parution : 19 octobre 2022 aux éditions Les gens qui libèrent.
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés
Commentaires 4
Très d’accord avec ce qui est écrit. Mais, la résilience, qui l’assumera ? Tant qu’on demandera leur avis aux grands patrons des groupes industriels mondiaux, la crise du réchauffement climatique sera loin d’être résolue. Car ce sont ceux qui polluent, qui exploitent toutes nos ressources sans aucune retenue, sont aussi ceux qui ont le pouvoir.
En ce qui me concerne, l’âge aidant, je suis tiré d’affaire mais mes enfants, mes petits-enfants ? C’est très, très mal parti pour eux.
Bonjour. Je suis loin d etre climatosceptique mais je vois qu on invente des mots…
Maintenant quand je vois le succès des magasins de décoration intérieure…vous me faites bien rire. Le jour on parlera de science concrète au journal tv sans idéologie écolo politiquo partisane en attendant……..vive la pub
Re bonjour. AnjourVelo vintage est anti écolo.
Combien d article de décoration achetés pour être dans le mouve? Et les concerts ? Les festivals ?
Bref travaillons sur les nouvelles technologies le reste ce n est que du blabla de bonne morale
Que vient faire votre rejet de l’AVV dans les commentaires sous la présentation « L’âge de la résilience » ?