Le site désigné « la Confluence de la Loire et de la Vienne » a été classé par décret en Conseil d’Etat du 17 septembre 2021, dans le cadre du programme de protection engagé par les services de l’Etat dans le Val de Loire. Cette décision assure la reconnaissance et la protection par l’Etat d’un paysage emblématique du Val de Loire, bien culturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000. Le site concerne les communes de Beaumont-en-Véron, Candes-Saint-Martin, Chouzé-sur-Loire, Cinais, Couziers, Saint-Germine-sur-Vienne, Savigny-en-Véron et Thizay en Indre-et-Loire ainsi que les communes de Montsoreau et Varennes-sur-Loire en Maine-et-Loire. Située à la frontière de l’Anjou et de la Touraine, le périmètre de cet ensemble paysager de 2744 hectares intègre la confluence et sa zone d’influence, un espace marqué par les crues du fleuve et de son affluent. Ainsi, les iles et autres terres inondables non endiguées en rive droite de la Loire, mais aussi l’ancienne presqu’ile ou marais du Véron, vaste dépression bocagère régulièrement envahie par les eaux de la Vienne, ont été incluses comme des continuités naturelles et cohérentes du site.
Des autorisations de travaux
Traduit en servitude d’utilité publique dans les documents d’urbanisme des communes, le site classé produit ses effets réglementaires à travers l’application de l’article L.341-10 du Code de l’Environnement. Celui-ci nécessite que l’ensemble des projets modifiant l’état des lieux doit faire l’objet d’une demande d’autorisation spéciale de travaux. En fonction de l’ampleur et de la nature des interventions, celle-ci est délivrée par le ministre en charge des sites ou par le préfet de département. Les travaux de gestion courante ne modifiant pas l’aspect des lieux ne sont pas soumis à ce régime d’autorisation. Les inspecteurs des sites des DREAL Centre Val de Loire et pays de la Loire, ainsi que les architectes des bâtiments de France, sont chargés de l’instruction technique de ces demandes.
Des traces d’histoire et d’adaptation
Territoire stratégique, lieu d’échanges et de commerce, le site de la confluence est ponctué de nombreuses réalisations exceptionnelles. Au premier rang d’entre elles figurent le château de Montsoreau et l’église collégiale Saint-Martin, édifices singuliers qui marquent la silhouette des villages de Montsoreau et Candes-Saint-Martin, eux-mêmes témoins remarquables de l’architecture et de l’urbanisme ligériens. Le site de la confluence inclut également tout une série d’ouvrages liés au commerce et à la navigation (cales, ports et quais), aménagés à l’interface du fleuve, axe de communication majeur, et du coteau, lieu de production fertile (vin, bois, pierre de tuffeau…). A l’abri des crues, sur les montils de la zone inondable, dans les excavations du coteau calcaire (habitat troglodytique) ou encore sur le plateau viticole, les populations ont ici développé au fil des siècles des savoir-faire spécifiques composant avec la donnée naturelle, façonnant par là-même des paysages très représentatifs de la valeur universelle exceptionnelle du Val de Loire.
Un site riche en patrimoine et paysages
Délimité au nord par la Grande Levée, ouvrage monumental érigé dès le 11e siècle pour isoler des crues et exploiter les terres fertiles du val d’Authion, et au sud par les lignes de crête des coteaux de la Loire et de la Vienne, le périmètre du site classé comprend donc des composantes patrimoniales majeures, ainsi que plusieurs très beaux panoramas ouverts sur le fleuve et son affluent. Instruit par les services de l’Etat des deux régions, en lien avec les acteurs locaux, ce projet privilégie des continuités géographiques et paysagères, pour s’affranchir des limites administratives. Il réactualise également d’ancien dispositifs de protection et s’articule avec les outils de protection localement mis en œuvre.
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