Cet arrêt programmé, débuté le 7 février 2023, appelé « visite décennale », a permis de renouveler une partie du combustible, de réaliser des opérations de maintenance et de contrôle, de mener trois examens réglementaires et de mettre en place des modifications de l’installation afin d’améliorer le niveau de sûreté en se rapprochant de celui des réacteurs de troisième génération (type EPR). Depuis son couplage, le programme d’essais prévu dans le cadre de son redémarrage se poursuit étape par étape pour atteindre progressivement la puissance maximale de production du réacteur. Les 3 examens réglementaires suivants ont été réalisés sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire :
– L’inspection de la cuve du réacteur grâce à la Machine d’inspection en service (MIS) : les parois de la cuve du réacteur et toutes ses soudures sont « auscultées » par ultrasons, gammagraphie et examens télévisuels ;
– L’épreuve enceinte du bâtiment réacteur : l’étanchéité du béton de l’enceinte est mesurée en gonflant d’air du bâtiment et en mesurant le niveau de pression sur 24 heures ;
– Enfin, l’épreuve hydraulique du circuit primaire sert à contrôler son étanchéité et à évaluer son aptitude à assurer sa fonction de confinement : le circuit primaire est mis sous pression à une valeur supérieure à celle à laquelle il est soumis en fonctionnement normal pour garantir son étanchéité.
De plus, pour accroître le niveau de sûreté, 75 modifications ont été réalisées comme la création d’un stabilisateur de corium sous eau et le déploiement de systèmes mobiles de secours permettant le refroidissement de la piscine du bâtiment combustible en cas d’accident nucléaire. La salle de commande et son contrôle commande ont également été modernisés. Au total, ce sont plus de 26 000 activités de maintenance qui ont été effectuées par les équipes de la centrale et ses partenaires industriels, notamment : le remplacement de 2 tronçons de tuyauteries du circuit primaire, le remplacement des pôles du transformateur principal, la visite complète du corps haute pression et du corps basse pression du groupe turbo alternateur, la visite complète de pompes et de diesels de secours, l’épreuve hydraulique des échangeurs en salle des machines. Depuis leur mise en service, la réglementation française prévoit des autorisations de fonctionnement des réacteurs par période de 10 ans sur autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le 4e réexamen de sûreté comporte deux phases complémentaires, une phase « générique » commune à tous les réacteurs de 900 MW et une phase « spécifique » à chaque réacteur. Sur cette phase « générique », l’ASN a rendu en février 2021 un avis positif sur la poursuite d’exploitation du parc nucléaire des unités de production 900 MW au-delà de 40 ans. Pour l’unité de production n°1 du CNPE de Chinon, après l’intégration des modifications et la réussite des différents contrôles, l’ASN a autorisé le redémarrage du réacteur le 10 mai 2024, ce qui a permis sa reconnexion au réseau le 19 mai 2024. Dans les prochains mois, le 4e réexamen périodique du réacteur n°1 de la centrale EDF de Chinon sera soumis à une enquête publique. Cette enquête vise à informer le public sur l’ensemble des dispositions mises en œuvre par EDF et lui permettre de formuler ses observations et propositions.
L’opération en chiffres :
– Près de 3 500 intervenants supplémentaires sur le site.
– Près de 250 entreprises partenaires mobilisées.
– 26 000 activités de maintenance et de contrôle.
– 75 modifications apportées à l’unité de production pour accroître la sûreté des installations.
A noter : Les unités de production n°2 et 3 sont connectées au réseau d’électricité. L’unité de production n°4 est en arrêt programmé pour sa visite partielle depuis le 17 février 2024.
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